Avec 529 MW raccordés de janvier à mars dernier, « il s'agit du meilleur trimestre jamais observé en France », se félicite Antoine Huard, président du think tank France Territoire Solaire, à l'occasion ce lundi 26 juillet de la publication de son observatoire trimestriel.
Comme à chaque nouveau graphique, l'association, qui représente la filière, suggère de ne pas comparer le dernier trimestre avec le précédent, en raison d’éventuelles corrections que pourrait apporter le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis.
Un appétit dans le résidentiel
Ainsi le segment de marché des moyennes toitures (entre 9 et 100kW) a surperformé avec 232 MW raccordés lors des deux derniers trimestres. Un niveau jamais atteint sur une période de six mois. « L'écart de tarif et de rentabilité entre ce segment et le segment 100-250 kW peut expliquer l'intérêt pour ce segment », souligne France Territoire Solaire.
Avec plus de 23 000 installations relevées lors deux derniers derniers trimestres, le marché de l'autoconsommation avec ou sans injection de surplus a atteint son plus haut niveau jamais enregistré.
Avec 84 MW raccordés lors des deux derniers trimestres, le résidentiel a de son côté connu une forte hausse, se rapprochant des niveaux atteints avant les coups de frein anti-bulle spéculative de 2010-11 : un moratoire de trois mois sur le rachat de nouveaux projets puis un nouveau cadre tarifaire. Des milliers d'emplois avaient été supprimés en l'espace de quelques mois.
Enfin, avec plus 16 000 MW recensés lors des deux derniers trimestres, le think tank se félicite du cumul historique des projets « en file d’attente ». Les marchés des toitures et ombrières de 1 MK à 17 MK ainsi que des grands projets raccordés au réseau RTE supérieurs à 17 MK demeurent majoritaires.
La barre de 1 GW/an franchie
Les prix attractifs ont porté la croissance de la filière, qui s'inquiète désormais de la crise des matières premières. Conjuguée à une hausse exceptionnelle de la demande à l'échelle mondiale, celle-ci pourrait faire augmenter les tarifs d'installation.
Fragilisés par les délais de livraison (cuivre, inox...) qui s'allongent, les professionnels peuvent toutefois regarder un indicateur qui inspire l'optimisme : le parc photovoltaïque français dépasse désormais la barre de 1 GW/an. Une première depuis sa naissance, il y a une dizaine d’années.
La France reste 5e au classement européen, devancée respectivement par l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et l'Espagne.
Le traditionnel pic de production via les panneaux solaires intervient logiquement en été, quand les journées sont longues et l’ensoleillement maximal. Il y a un an, la production d’électricité photovoltaïque a frôlé les 5 % de la consommation brute nationale. Il y a deux ans, elle était sous la barre des 4 %. Pour connaître le niveau de l'été 2021, il faudra attendre début 2022, le temps que France Territoire Solaire consolide les données Enedis.
