Alors que Valérie Létard, la nouvelle ministre du Logement et de la rénovation urbaine doit intervenir au congrès annuel de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis) qui se tiendra les 10 et 11 octobre à Rennes (Ille-et-Vilaine), l’organisme qui réunit les syndics de « copros » en profite pour mettre la pression en préconisant des mesures d’urgences pour faciliter le financement des travaux de rénovation.
« Il faut d’abord prolonger voire accentuer l’enveloppe de MaPrimeRénov’ pour les copropriétés. Les outils d’aide à la rénovation énergétique doivent alléger la facture des travaux pour les copropriétaires afin que leur reste à charge ne les dissuade pas de le faire », a développé sa présidente Danielle Dubrac, regrettant que MaPrimeRénov’ soit peu consommée par les copropriétés, même si son adoption amorce un frémissement.
« Sans aide suffisante, la rénovation écologique n’aura lieu ni dans les copropriétés, ni dans les logements locatifs qui les composent », a-t-elle alerté. L’Unis préconise d’accélérer sur l’obtention de prêts collectifs et souhaite un versement de l’aide en amont des travaux de rénovation. « Toutes les aides devraient être centralisées par l’équivalent de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (Anru) de façon à faciliter leur accès et le montage des dossiers pour les copropriétaires », a souligné Danielle Dubrac. A cet effet, l’Unis pousse à créer une banque de la rénovation.
L’organisation professionnelle est également favorable aux offres clé en main des entreprises de travaux dédiées aux copropriétés, comme l’a récemment annoncé Bouygues Construction. « Nous approuvons le financement des projets de travaux globaux, avec un assistant à maîtrise d’ouvrage, pour faire voter des scénarios de commandes groupées. Nous faisons connaître ces projets », a-t-elle assuré.
Report d’un an pour les logements G
L’Unis exige aussi du gouvernement de clarifier l’échéance du 1er janvier 2025 pour l’interdiction de location ou de relocation des logements classés G, considérées comme des passoires thermiques. Une date qu’il faut mettre en cohérence avec les contraintes statutaires et décisionnelles des copropriétés.
« Si les nouvelles locations de ce type de logement seront interdites, il ne faut pas que cela touche les tacites reconduction de location, ni les renouvellements de bail locatif », a averti la présidente de l’Unis. Le syndicat demande ainsi un report d’un an du calendrier de la loi Climat et résilience pour une meilleure adéquation entre les contraintes d’engagement des travaux et leur réalisation effective.
Le 1er janvier 2025 devrait également marquer l’obligation de réaliser un DPE collectif pour les immeubles de 50 lots ou moins et les projets de plan pluriannuel de travaux (PPT) pour les copropriétés de 50 à 200 lots. Dans ce contexte, l’Unis prône une simplification du DPE et demande de prendre en compte la meilleure étiquette énergétique entre le DPE individuel (logement) et le DPE collectif (immeuble).
« Nous recommandons de prioriser le DPE collectif même si celui-ci n’est pas le meilleur, pour développer les travaux de rénovation », a-elle expliqué. Enfin, l’Unis propose d’accorder un avantage spécifique, sorte de bonus, aux logements devenus performants pour poursuivre l’effort de rénovation du parc résidentiel.