Le marché de l'immobilier français est entré dans une "zone critique". C'est le constat que dresse les notaires face à la poursuite de la hausse de prix (+7.7% pour le seul mois de septembre) et à la rareté de l'offre. Si ces professionnels redoutent un blocage du marché voire un retournement de tendance, ils se veulent néanmois rassurants en estimant qu'un "krach" à court terme à envisager.
Selon Pierre Bazaille, président de l'Association du marché immobilier des notaires, la principale inquiétude réside dans la rareté de l'offre qui frise parfois la pénurie dans certaines villes comme Marseille ou Bordeaux. Dans un premier temps, cette rareté à permis au marché de se redresser et aux prix de progresser. Depuis 1998, année de reprise dans l'immobilier, les prix ont augmenté de quelque 30% en moyenne France entière. Mais, aujourd'hui, des sommets ont été atteints, surtout dans certains quartiers et certaines villes, ce qui freine les velléités d'achats. Depuis quelques mois, on constate une baisse des transactions, conséquence de la rareté de l'offre, mais aussi des niveaux de prix trop élevés, indique Pierre Bazaille. Les acquéreurs se détournent de certains marchés jugés trop chers pour se rabattre vers des zones encore accessibles.
Dans la capitale, les transactions ont diminué alors qu'elles ont progressé dans la périphérie et les prix sont en train, dans certaines banlieues de grandes villes, de rattraper les tarifs du centre ville, indiquent les notaires.
"On va chercher ailleurs ce que l'on ne trouve pas ou ce que l'on ne peut plus se payer", a relevé Pierre Bazaille. Mais, souligne-t-il, cette situation risque à terme de devenir dangereuse car, à un certain moment, les clients refuseront de trop s'éloigner de leurs désirs initiaux.
