Le prix moyen au m² en France s’inscrit en recul de 2,6% au premier semestre (après -1,9% en 2012), à 2 555 euros. Cette légère correction des prix associée à la baisse des taux d’intérêt ont redynamisé le marché, explique Century 21. Ainsi les ventes d'appartements, dont les prix ont baissé de 1,9%, ont progressé de 6,4%. Et les transactions portant sur des maisons ont bondi de 11,9%, grâce à des prix en recul plus marqué (-2,8%). A noter que les diagnostics n’ont pas d’effet impactant sur les prix, selon Century 21.
Dans la capitale, marché particulier s'il en est, le recul des prix est plus prononcé qu'à l'échelle nationale (-3,2% sur 12 mois) et les transactions ont baissé de 5,2% au premier semestre. A Paris, le prix moyen au m² est de 8 206 euros. En Ile-de-France aussi, le prix moyen au m² a reculé (-2,2%) à 3 278 euros, de même que dans treize autres régions dont l'Alsace, la Basse-Normandie (plus forte baisse, -8,8%), la Bretagne ou le Nord. Quatre régions voient à l'inverse leur prix moyen au m² repartir à la hausse: Aquitaine (+5,3%), Bourgogne (+5,2%), Limousin (+6%) et Poitou-Charentes (+2,9%).
Signe d’un marché qui se corrige, les écarts entre le prix initial du mandat et le prix acté dans la promesse de vente s’accentuent : 5,8% contre 5,5% il y a un an. La durée de vente moyenne atteint 91 jours et le financement sollicité porte sur 82% du montant de l’opération contre 75% il y a un an.
Un marché locatif de plus en plus déséquilibré
Les taux bas profitent en particulier aux employés et aux ouvriers, précise ce réseau de 900 agences immobilières, dont le poids dans l’ensemble des transactions augmente ce semestre (41,4%). En revanche, la part des plus de 50 ans se contracte, en raison du blocage du marché de la secondo-accession. Les primo-accédants représentent quant à eux 42% du marché dans l'ancien.
Mais Century 21 s’alarme surtout de la chute continue des acquisitions pour placement (-6,1% sur les douze derniers mois). Désormais, 70,6% des acquisitions concernent une résidence principale. Les achats de résidences secondaires représentant 6,9% des transactions et les placements 16,7%. « Ce sont autant de locations qui ne seront pas mises sur le marché, ce qui va créer encore un peu plus de tensions sur les loyers», déplore Laurent Vimont, qui l’explique par « une perte de confiance des investisseurs, tétanisés par les déclarations et projets du gouvernement ».
Laurent Vimont juge en effet le projet de loi « Alur » de Cécile Duflot parisienne. « Il suffirait de contrôler les agences et de sanctionner les abus », estime-t-il au sujet de l’encadrement des frais d’agence. « Afficher les honoraires en vitrine ne changera rien. Ce qu’il faut c’est améliorer les compétences professionnelles », estime la président de Century 21. Enfin, quant à la mise en place de la garantie universelle de loyers, « elle va complètement casser le marché car les taux d’impayés vont exploser quand elle va devenir obligatoire », juge-t-il.
Un marché qui se corrige très vite
« Certes le marché est en peau de léopard et les amplitudes très variables. Mais le marché est dans un tunnel, conduit par les taux d’intérêt. Dès qu’il atteint un plafond ou un plancher d’amplitude de 2%, il se corrige à la hausse ou à la baisse. Auparavant, les cycles étaient de six ans, maintenant ils sont de six mois. La baisse des prix, selon moi ne devrait pas dépasser 3% sur l’année – à taux constants - car elle va se stabiliser au second semestre », estime Laurent Vimont, qui anticipe 350 000 transactions au total sur le marché de l’ancien cette année, soit autant que l’an dernier.