Chute des ventes, réduction des effectifs, perte de savoir-faire... Le secteur sinistré du logement neuf est-il en train de se relever après trois années de crise ?
En août, 30 192 appartements et maisons auraient été mis en chantier, en hausse de 21,5% par rapport à juillet, après une légère hausse, de 1,5%, le mois précédent. Le tableau mensuel dressé le 30 septembre par le Service des données et études statistique (SDES), et non par le ministère de l’Aménagement du territoire comme sous Bayrou, faute de gouvernement formé, annonce-t-il des éclaircies pour les professionnels du secteur ?
Attention d’abord aux disparités entre types de produits : « La hausse mensuelle observée en août est due uniquement aux logements individuels groupés, alors que les logements individuels purs enregistrent, eux, une diminution », souligne le SDES, annonçant une croissance de 19,3% pour les logements collectifs, y compris ceux situés dans des résidences gérées.
Avant de s’emballer, une prise de recul sur douze mois s’impose : 272 785 mises en chantier ont été recensées, « soit 23,4% de moins que la moyenne des cinq années précédentes », souligne le SDES, qui a récemment révisé à la baisse le besoin national en logements neufs et remis sur le marché. Dans son scénario le plus frugal pour s’adapter à l’évolution du nombre de ménages, l’offre nouvelle pourrait reposer d’ici 2040 sur l’appareil productif de seulement trois promoteurs immobiliers.
Baisse des autorisations
En cette quatrième année de crise de la demande, et à l’approche des élections municipales, traditionnelles ralentisseurs pour la construction, les autorisations continuent de décroître lentement : -1,4% sur un mois, -14% sur douze, pour s’élever à 365 179.
De septembre 2024 à août dernier, le nombre de logements autorisés a chuté de -42,8% en Eure-et-Loir, qui détient le record national. Suivent la Guyane (-39,1%) et les Alpes-Maritimes (-38,3%).
Caractérisé par une pénurie de logements sociaux et un manque de foncier, le département méditerranéen fait partie des territoires où les mises en chantier redécollent fortement (+48,9%) sur douze mois. C’est toutefois moins que l’Aude (57,3%) mais plus que la Seine-et-Marne (25,2%).
Jusque-là, les statistiques géographiques étaient régionales, et non départementales.