Incendie, inondation, retrait-gonflement des argiles (RGA)… 56% des logements détenus par les adhérents de la Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH) sont exposés à au moins un aléa climatique, selon une étude présentée au Congrès HLM le 23 septembre.
Rédigé par la Banque des territoires et Pouget Consultants, le document de 92 pages dresse un panorama plutôt rassurant à court terme du patrimoine des 174 OPH, 25 Sociétés coopératives et 14 Sociétés d’économie mixte réunies au sein de la FOPH.
Très exactement : 1 255 000 HLM sont aujourd’hui concernés, à 70% par les fortes chaleurs. Une attention particulière devra être portée sur les 214 000 logements « à risque face à deux, trois voire quatre aléas climatiques dont fait quasiment systématiquement partie la chaleur », lit-on dans l’étude.
Mais ça se gâte à horizon 2050 : près de 1,5 million de logements des adhérents pourraient se retrouvent à risque face à au moins un aléa. D’ici la fin du siècle : le chiffre de 1,7 millions est avancé « si aucuns travaux d’adaptation ne sont réalisés ». Par exemple, surélever les logements au RDC d’un immeuble exposé aux risques de crue ou de submersion.
Une grosse inquiétude porte sur le risque RGA, accentué par les sécheresses, de plus en plus longues et fréquentes. Actuellement, 5000 logements individuels, soit 1% du parc des adhérents de la FOPH, sont très fortement exposés. A horizon 2050, 64 000 maisons seraient concernées. D’ici la fin du siècle : il y en aurait 105 000.
CDC Habitat montre l’exemple
Plusieurs leviers pour réduire la vulnérabilité de ces appartements et maisons sont à actionner simultanément. Face aux limites des données disponibles à l’échelle nationale, la Banque des territoires et Pouget Consultants plaident pour « la mise à disposition publique de données cartographiques, telles que celles portant sur le recul du trait de côte, le risque de feu de forêt ou encore le ruissellement pluvial ».
Ils suggèrent également de définir « un cadre commun de réalisation du diagnostic d’exposition », sur la base des « travaux les plus récents » de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) et du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).
Les bailleurs sont également invités à affiner leur connaissance des logements qu’ils détiennent. Quelles occultations ? Quelle exposition solaire ? Quelle végétation ? Quel type d’isolants ? Pour répondre à ces questions, « les locataires constituent une source précieuse de retours d’expérience sur les situations d’inconfort ou les sinistres subis », est-il écrit.
L’inspiration pourrait venir des travaux réalisés par CDC Habitat, un groupe composé d’Entreprises sociales pour l’habitat (ESH) et la Mission risque naturel sur le Diagnostic de performance résilience (DPR). « Cette démarche globale d’identification des risques climatiques a déjà mobilisé des audits sur sites pour identifier précisément les vulnérabilités des patrimoines les plus exposés et définir les solutions à mettre en place », écrit la FOPH.
La Banque des Territoires met à la disposition des bailleurs 3M€ de crédits d’ingénierie, allouables pour cofinancer à 50% de leurs réflexions sur l’adaptation de leur patrimoine. Mais la filiale de la Caisse des dépôts, le prêteur historique des organismes HLM, ne propose pas de prêts consacrés à cet enjeu.