Il semblait que la modernisation de l'axe Nantes-Limoges était une fois pour toutes scellée : son tracé devait passer au nord du Poitou, par Bressuire, Parthenay, Bellac pour arriver à Limoges. Il n'en est rien.
L'association « Nantes-Méditerranée » vient de lancer un pavé dans la mare en relançant l'idée d'un tracé par Niort avec des arguments qui ne manquent pas de poids. L'association, qui réunit des conseillers généraux, des maires et des chefs d'entreprises milite pour une autoroute entre Nantes et Montpellier. Sur cet itinéraire, il ne manque que deux tronçons : Niort-Etagnac et Brive-Rodez. Tout le reste est déjà ou va être mis en deux fois deux voies ou en autoroute.
Pour Pierre Baudriller, président de l'association, l'alternative est simple : « D'un côté, on a, par les nationales 149 et 147, quelque 247 km à réaliser. Au rythme des crédits d'Etat, on peut tabler, dans le meilleur des cas, autour de 25 à 30 ans avant que l'ensemble soit achevé. De l'autre côté, 98 km restent à aménager entre Niort et Etagnac et le tronçon Etagnac-Limoges sera terminé à brève échéance ».
L'association Nantes-Méditerranée propose de concéder à une société d'autoroute la réalisation de ce barreau qui pourrait être achevé dans sept ans pour un coût moindre (3,5 milliards de francs contre 7,5 milliards pour l'axe passant par le nord du Poitou).
On comprend l'intérêt que les ASF porte au projet qui valoriserait l'A83 (Nantes-Niort) dont le trafic de 7 000 véhicules par jour serait doublé. Cette situation ne fait pas que des heureux. Les maires de Poitiers et de Limoges s'accrochent fermement au tracé initial. Les chefs d'entreprises du nord des Deux-Sèvres sont ulcérés et menacent de demander le rattachement du nord du département à celui du Maine-et-Loire.
Enfin, Jean-Pierre Raffarin, président du conseil régional, qui fait de ce dossier infrastructures une des clés du prochain contrat de Plan, vient de demander au ministre, Jean-Claude Gayssot, de le recevoir « afin d'obtenir les clarifications qui sont aujourd'hui absolument nécessaires ».