Nexity s’appuie sur de nouveaux partenaires pour décarboner ses programmes neufs

Le numéro un français de la promotion résidentielle compte sur Enedis pour installer des bornes de recharge pour véhicules électriques dans ses bâtiments neufs et sur le britannique Top Hat pour monter en puissance sur la construction modulaire.

L’usine anglaise de Top Hat, présenté par Nexity comme un « leader de la construction industrielle hors site ».
L’usine anglaise de Top Hat, présenté par Nexity comme un « leader de la construction industrielle hors site ».

Décevantes car peu détaillées, et surtout non-chiffrées. Le « Salon construction & rénovation : pour un immobilier bas carbone et abordable », organisé le 14 juin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par Nexity, a été marqué par deux annonces, portant sur son principal marché : le logement neuf.

Des logements produits en Angleterre

Avec l’anglais Top Hat, le groupe immobilier veut monter en puissance sur la construction modulaire. C’était si compliqué de choisir un partenaire français ? « Nous avons choisi le meilleur », justifie Véronique Bédague, P-DG de Nexity. « Nous travaillons aussi avec les entreprises françaises, comme TH (Technologie et Habitat, NDLR) qui expose aussi au salon », ajoute Benoît Mainguy, directeur de la construction de Nexity. L’industriel haut-savoyard vient de lever 8M€ auprès de la Banque des territoires et de Saint-Gobain pour séduire promoteurs et bailleurs sociaux.

Installé sur un vaste emplacement, Top Hat a de son côté mis en avant un appartement en ossature bois qui atteint le seuil 2031 de la RE2020. Il a été produit dans son usine du sud de l’Angleterre. Top Hat s’appuie également sur un deuxième site de production, toujours outre-Manche. Celui-ci devra « sortir 4 000 logements par an d’ici 2024 », assure Arthur Pescher, l’architecte français basé en Angleterre à l’origine du rapprochement entre Nexity et Top Hat.

Le gain de temps lié à l’assemblage en usine devra générer « dans quelques années » une baisse des coûts de 5% à 10% par rapport à la construction sur site, espère Benoît Mainguy, de Nexity. Pour l’heure, le promoteur accepte un surcoût - non-communiqué - causé en partie par le transport. Chaque camion - thermique, pour le moment - peut accueillir un module d’une quarantaine de m² maximum.

Une usine qui profitera aussi à la concurrence

Si Nexity étudie actuellement la possibilité de poser ces modules made in UK dans plusieurs programmes à lancer, l’idée est d’accompagner Top Hat dans la recherche d’un terrain pour inaugurer, d’ici deux ans, sa première usine en France. Qui pourra profiter aux autres promoteurs. « Notre volonté, c’est de développer la filière française », promet Benoît Mainguy. « Pour le moment nous travaillons avec Nexity puis nous nous développerons en France avec d’autres partenaires », confie de son côté Andrew Shepherd, directeur général de Top Hat.

Aucun contrat portant sur des volumes ou un nombre de modules à livrer par an à Nexity n’a été signé. En mode expérimentation, le groupe coté avance un seul chiffre : 10% de sa production de logements devra être réalisée hors-site en 2028, en ligne avec sa trajectoire carbone. Avec Top Hat et d’autres industriels, français ou européens.

Au cours de ce salon également tourné vers la rénovation de l’existant, le numéro un français de la promotion résidentielle a annoncé un rapprochement avec Enedis. Objectif : multiplier les bornes de recharge pour véhicules électriques dans ses programmes. « Nous n’avons pas d’engagement sur des volumes ni un calendrier. Il s’agit d’une convention avec un service public pour accélérer nos raccordements pendant trois ans », commente Benoît Mainguy. Nexity ne précise pas si les opérations tertiaires sont également concernées.

Piveteau Bois doit livrer 3 000m3 en 2023

La stratégie « bas carbone » de Nexity repose sur d’autres partenariats. Le groupe a notamment sécurisé ses approvisionnements en bois, français et polonais, avec Piveteau Bois. Conclu à l’été 2022, le contrat sera à renouveler d’ici le 1er janvier 2024. Cette année, le vendéen compte fournir à Nexity 3 000m3 de lamellé-croisé, bardage et autres produits transformés, soit dix fois moins que le volume de CLT livré en 2022 par le finno-suédois Stora Enso à Woodeum.

En complément, Nexity mise sur le Centre d’importation de produits bois et dérivés (CIBM), filiale de Saint-Gobain qui compte trois sites français. Sa matière première, origine France ou scandinave, est livrée par camions thermiques à d’autres fournisseurs de Nexity, comme le transformateur Ossabois, filiale de GA Smart Building. « Les commandes sont hebdomadaires et les prix sont revus a minima mensuellement. Cela dépend de l’essence. Sur le bouleau, il y a de la tension », illustre Christian Poncot, responsable grands comptes de CIBM.

Concernant le béton dit bas carbone, Nexity travaille, entre autres, avec Cemex. Le cimentier, qui compte 260 implantations en France, n’est pas en mesure de chiffrer les volumes dédiés à Nexity. La raison ? Ses produits pouvant « descendre jusqu’à 120 kg de CO2 eq par m3, contre 220 pour un béton classique », selon Frédéric Bernad, responsable prescription et promotion, sont livrés aux entreprises de gros-œuvre sollicitées par Nexity ou d’autres, comme ATB Construction.

En 2022, pour la première édition de ce salon dédié à ses partenaires « bas carbone », Nexity avait annoncé des partenariats avec Saint-Gobain ou encore Ecocem.

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