Depuis son rachat par GA Smart Building en janvier 2018, Ossabois se concentre sur l’export. Michel Veillon, son directeur général, est bien décidé à développer l’expertise de la société dans la construction modulaire en bois à l’international. Selon lui, « le modulaire est le meilleur moyen, ou peut être le seul, pour une société française d’être présente à l’international ». A condition de choisir les pays limitrophes. Ossabois privilégie l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne et la Suisse, « au-delà de 1000 km le bilan carbone du transport des éléments modulaires serait trop important » explique Michel Veillon. Au problème du transport s’ajoute celui des contraintes administratives. Ossabois favorise les offres basées sur des standards européens, « sinon la nécessaire adaptation de nos services n’est pas toujours simple ».
« Construire intelligemment avec des ressources limitées »
Même si la France est plutôt en retard dans la construction modulaire en bois par rapport à ses voisins anglais et allemands, Michel Veillon croit au futur de cette technique. « La construction modulaire est un marché d’avenir, assure-t-il. Le modulaire à base de matériaux renouvelables comme le bois encore plus ». Dans les sites ou il faut construire rapidement et sans nuisance, notamment en centre-ville, ce type de construction rencontre un franc succès.
D’autant que la construction modulaire en bois affiche un bilan carbone plus performant que la construction béton. Un argument séduisant à une époque où les préoccupations environnementales sont de plus en plus importantes. « Le logement à base de bois a un bilan carbone (construction et usage) inférieur de moitié par rapport au même immeuble construit en béton » explique Michel Veillon. Les clients d’Ossabois sont aussi dans une démarche écologique, « ils se disent qu’en faisant appel à nous, ils ont fait du bien à la planète en permettant de construire intelligemment avec des ressources limitées ».
Du modulaire sur-mesure
L’image des préfabriqués identiques des années 60-70 semble donc bien loin. Depuis une quinzaine d’années, le numérique et l’usage du BIM ont révolutionné la construction modulaire, « avant, tout se ressemblait, explique le directeur d’Ossabois, aujourd’hui grâce au numérique on peut faire un immeuble ou il n’y a pas un appartement identique ». Une évolution qui permet de s’adapter à ce que demande l’architecte et d’offrir des configurations sur-mesure. « Chacun peut avoir un logement différent de celui de son voisin », promet Michel Veillon.
L’expertise d’Ossabois séduit déjà à l’international. En 2018, la société est sollicitée par Pierre & Vacances pour réaliser un Center Parcs en Bavière. « Le client est venu nous chercher pour notre savoir-faire en bois, on ne connaissait pas bien le pays mais il nous a fait confiance » explique Michel Veillon.
La construction modulaire a permis de construire le projet en un an, là où le béton en aurait pris deux. Dans des conditions météorologiques parfois difficiles, le rythme a été soutenu
« jusqu’à construire 3 maisons par jour » assure Michel Veillon, qui se félicite d’avoir livré « un produit de qualité à l’heure ». Ossabois étudie actuellement d’autres projets à l’international notamment en Suisse et en Angleterre où des discussions sont en cours sur des logements en bois. Mais Michel Veillon se montre déjà sélectif « seuls les projets les plus significatifs seront retenus ».