C’est désormais chose faite. Après une promesse unilatérale d’achat signée entre Veolia et NGE, fin novembre 2023, l’acquisition de Sade-CGTH par le groupe de travaux publics est désormais finalisée. L’opération, officialisée lundi 4 mars, permet à ce dernier de dépasser la barre des 4 Mds€ de chiffre d’affaires, l'ex-filiale du spécialiste des services à l'environnement ayant généré un CA de 1,1 Md€ en 2022.
« Nous sommes heureux de la finalisation de cette vente, qui intervient après l'achèvement des consultations avec les représentants des salariés et l'obtention des autorisations réglementaires nécessaires », a déclaré la directrice générale de Veolia, Estelle Brachlianoff, rappelant que « cette cession s'inscrit dans le cadre de la révision régulière de notre portefeuille d'actifs, les activités de construction ne faisant plus partie des activités stratégiques du groupe ».
Les moyens d'une ambition
Le montant de la vente s'élève à 260 M€ en valeur d’entreprise. Or, si le groupe NGE a trouvé les ressources pour effectuer cette croissance externe, il le doit en bonne partie à la qualité de ses fondamentaux, estime son directeur général, Jean Bernadet.
« La croissance et les résultats réguliers nous ont permis de générer une forte capacité d'endettement sur les deux dernières années, atteignant fin 2023 un ratio dette nette sur Ebitda de 1. Cette situation très saine permet à NGE de réaliser l'acquisition de Sade moitié en fonds propres, moitié par l'endettement, avec l’appui et la confiance des banques et des investisseurs. »
Un nouveau domaine d'activité
Avec Sade, NGE s’offre une expertise technique reconnue en matière de conception, construction, réhabilitation et entretien des réseaux pour l’eau et l’énergie. De quoi créer un nouveau domaine d’activité qui sera baptisé « Cycle de l’eau » et intégrera les savoir-faire préexistants du groupe dans les réseaux.
Pour NGE, c'est également l'opportunité d'accélérer son développement à international et de se renforcer, dans le même temps, sur son marché domestique. Le groupe compte désormais 200 implantations en France et se déploie dans 17 pays : 10 où interviennent les équipes de NGE, 4 où l’on retrouve les collaborateurs de Sade (Portugal, Belgique, Roumanie et Costa Rica), et enfin 3 pays qui regroupent des deux entités (Sénégal, Côte d’Ivoire et Maroc).
Une porte ouverte sur la clientèle privée
Complémentaires dans leurs implantations, NGE et l’ex-entité de Veolia le sont également dans leur portefeuille de clients, souligne la direction du groupe. « L’arrivée de Sade, dont 40% des clients proviennent du secteur privé, permettra de renforcer la présence de ce segment dans notre mix clients » avec la volonté de se « positionner en tant qu'acteur référent pour aider les acteurs publics et privés à relever les défis de la transition écologique. »
En combinant les expertises en matière d’études et d’ingénierie, le groupe de BTP entend notamment créer une offre globale placée dès l'amont des grands projets.
Une identité et des effectifs préservés
C’est bien de synergies dont il est question, mais NGE n'entend pas remettre en cause l'identité de Sade, ses marques, son autonomie et ses ressources humaines. « Tous les effectifs de Sade seront maintenus », poursuit la direction. Avec 6900 nouveaux collaborateurs, les effectifs de NGE atteignent désormais 23 000 salariés.
Côté gouvernance, l'actuel directeur général de Sade, Yves Forzini, reste en place et rejoint le comité exécutif de NGE. Stéphane Perez, directeur général délégué de NGE, est nommé, quant à lui, président du conseil d’administration de Sade.