C’est l’aboutissement d’un projet vieux de… quinze ans ! C’est en effet sans les années 1990 finissantes, au siècle dernier, que l’alors tout-jeune architecte, Pascal Gontier monte son agence après avoir remporté ce concours (dix-sept logements à l’époque) avec l’Habitat Social Français… Une parcelle en « queue-de-billard » effilée, déclive, cernée de constructions sans grâce ou menaçant ruine, orientée on ne sait trop comment, bref : un cadeau empoisonné. Après bien des turpitudes et autant de temps d’études, la RIVP sauve le bébé dans les années 2007-2008 avec, qui plus est, le même architecte toujours à la manœuvre, désormais solidement capé en matière de construction responsable ultra-environnementale.
Douglas
L’ensemble passif aujourd’hui réalisé – une « première » pour la RIVP - comprend huit logements (sur deux ou trois niveaux) disposés autour de trois petites cours ouvertes le long du passage de la Duée, naguère le plus étroit de Paris. Construits en ossature bois, les logements sont enveloppés d’un bardage en pin Douglas non-traité et arborent de généreuses baies vitrées en bois à triple vitrage. Le projet répond au Plan Climat de la ville de Paris (< 50kWhep/m².an) ainsi qu’aux exigences du label allemand PassivHauss.

Gaïta
L’architecte a (re)mis en œuvre ici, peu ou prou, les mêmes dispositifs qu’il y a quelques années à la Maison Gaïta d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine (une maison passive à énergie positive de 280 m2 sur trois niveaux, bilan : +1,3 kWh.ep/m2.an) : ultra-compacité du bâti, isolation haute performance, etc. L’indispensable confort d’été est obtenu par la poly-orientation des logements (ventilation traversante), des stores tissus extérieurs sur l’ensemble des ouvertures, des persiennes intégrées aux menuiseries permettant de ventiler les locaux (tout en les protégeant des intrusions) et une végétalisation de l’ensemble des toitures et d’une partie des espaces extérieurs en rez-de-chaussée.

Témoin
Enrichie des expériences capitalisées par l’architecte, l’opération se singularise par la mise en place d’une ventilation hybride débrayable : double-flux à récupération d’énergie (pour les saisons de chauffe et lorsque, durant cette période, la température extérieure est inférieure à 19°C), ventilation naturelle pour la saison hors-chauffe, assurée via les volets de ventilation naturelle dans les appartements (ouverture manuelle lors de l’arrêt de la VMC double-flux, signalée par un témoin lumineux en cuisine). Ces volets de ventilation sont disposés en partie basse des pièces sèches (air neuf) et en partie haute des pièces humides (extraction de l’air vicié). « Un dispositif qui permet de diviser par deux les consommations liées à la ventilation que l’on observe habituellement dans les bâtiments passifs », souligne Pascal Gontier.