Malgré une baisse de ventes des pompes à chaleur sur 2023, Panasonic poursuit ses investissement ce marché. Plus particulièrement, il s'attaque à un segment moins chahuté que les modèles résidentiel air/eau. Celui embryonnaire du chauffage collectif. La fin des chaudières au fioul dans le neuf (et au gaz l'année prochaine, Ndlr) et la diminution des certificats d'économie d'énergie sur les modèles au gaz poussent, en effet, Panasonic à développer une nouvelle stratégie qui vise à conquérir 15 % de ce marché, un secteur dont le géant japonais était absent. "La transition du parc résidentiel collectif et tertiaire des énergies fossiles vers des solutions durables représente un enjeu immense", explique Thierry Ronat, Country Manager Panasonic heating & cooling France. Et nous sommes persuadés d'y arriver."
Alternative aux chaudières gaz ou fioul
Pour ce faire, Panasonic table sur le lancement d'un nouveau modèle. Il s'agit d'une pompe à chaleur air-eau de haute capacité, baptisée Big Aquarea M. Dévoilée en avant-première lors de la Mostra Convegno qui s'est tenue à Milan à la mi-mars, elle présente une "excellente alternative" aux chaudières à gaz ou au fioul. Elle offre une puissance de 20 à 35 kW et peut être installée en cascade jusqu'à dix unités. Son point fort est sa technologie maison T-CAP qui lui permet de maintenir ses performances même à des températures extérieures aussi basses que -20°C, sans recours à un chauffage d'appoint électrique. D'après le fabricant, "une unité équipée de la technologie T-CAP peut fournir la même capacité à basse température que deux unités conventionnelles, ce qui réduit les coûts d'installation, facilite le dimensionnement et permet des économies d'espace. " Enfin, cette PAC utilise le réfrigérant naturel R290, caractérisé par un faible potentiel de réchauffement global (PRG) de 3.
La Big Aquarea M
Première usine en France
Commercialisée en septembre prochain, les premières unités de Big Aquarea M seront d'abord fabriquées à Pilsen, en République tchèque, avant d'être produite dès 2025 dans sa nouvelle usine de Tillières-sur-Avre, dans l'Eure. Acquise en mars 2023 auprès de Systemair, une entreprise suédoise, elle sera "la clé de voute de l’accélération de la stratégie tertiaire" de Panasonic en France mais aussi en Europe. Pour ce faire, l'industriel y a injecté 9 M€ pour adapter le site. " Nous concevons la ligne de fabrication pour une production à grande échelle. Nous modernisons à la fois l'outil de production et les installations associées", précise Vincent Heydecker, directeur général adjoint PHVACFR/IT et Tecnair.
Dans le détail, l'usine s'étend sur une superficie totale de 110 000 m², comprenant une zone de production de 23 500 m² composée de trois bâtiments. L'un est dédié à la fabrication des échangeurs et à l'assemblage des ventilo-connecteurs, le second à l'assemblage des chillers (groupes refroidisseurs d'eau) et aux tests, comprenant un parc acier, un espace de découpe, de presse et de peinture. Quant au troisième bâtiment, il sert de zone de stockage pour les produits finis ainsi que pour les 10 000 références de composants. Le site abrite aussi un entrepôt de 11 800 m² avec 6 quais d'expédition ainsi qu'un bureau d'études et quatre laboratoires d'essai.
Vue aérienne - Panasonic
Bref, avec cette nouvelle PAC et cette première usine française, Panasonic se sent pousser des ailes. "Nous avons désormais les moyens de répondre au marché, affirme Thierry Ronat. Avec notre site de Tillières-Sur-Avre nous rejoignons les acteurs capables de produire en France des solutions sur mesure ainsi que des machines de grande capacité, un argument de poids pour concilier performance, durabilité et made in France ! »
