« La dimension transfrontalière est inscrite dans nos gènes ». Philippe Jordan, chargé des projets collaboratifs au sein d’Alsace Energivie, justifie en ces termes l’engagement du pôle de compétitivité alsacien dans le réseau d’organismes aux compétences voisines, basés à Bâle, Fribourg, Karlsruhe et Strasbourg. La composante française de la convention Intercluster se fixe pour objectif principal l’établissement d’un référentiel commun aux trois labels qui certifient la performance énergétique des bâtiments, sur les deux rives du Rhin : Minergie pour la Suisse, Passiv Haus pour l’Allemagne, Effinergie pour la France.
Un référentiel commun du Rhin supérieur
« Faut-il partir de l’un des trois ou prendre le meilleur de chacun ? » Pour répondre à cette question, Philippe Jordan réunira un pool de bureaux d’études, parmi lesquels Solares Bauen, implanté à Strasbourg et Fribourg et déjà membre d’Alsace Energivie. Les ingénieurs des trois pays vérifieront ensuite leur approche théorique sur des projets dont la sélection interviendra à la fin de cette année. Le référentiel du Rhin supérieur pourra alors contribuer à l’élaboration des prochaines directives européennes sur la performance énergétique des bâtiments.
« Je me réjouis de voir que chacun propose quelque chose pour tous », commente Julian Würtenberger, Regierunspräsident (représentant de l’Etat) de Fribourg et porteur politique du projet transfrontalier Trion. Emanation de la Protection du climat du Rhin supérieur, cet organisme, qui emploie trois personnes à Kehl (banlieue allemande de Strasbourg) assurera la mise en réseau des projets de chaque partie prenante de la convention intercluster, grâce aux 375 000 euros apportés par le programme Interreg IV de l’Union européenne jusqu’à la fin 2012. « Le site TRION-climat.net rassemble déjà plus de 50 entreprises en quête de partenaires dans l’espace du Rhin supérieur », se réjouit le suisse Alberto Isenburg, président de la commission protection du Climat du Rhin supérieur.
L’Allemagne accélère le tempo
Parmi les signataires de la convention, l’Energie Forum de Karlsruhe se concentrera sur la qualité des matériaux. Green City, de Fribourg, cherchera à développer le tourisme technique. I-Net, de Bâle, apportera ses compétences dans le monitoring des bâtiments. Quelques semaines après la victoire électorale des Verts au Bade-Wurtemberg, puis la décision allemande de sortir du nucléaire, le portage politique du projet par le Regierungspräsident de Fribourg prend une nouvelle dimension : « Il est plus que jamais nécessaire d’intensifier nos efforts communs », insiste Julian Würtenberger.