Quand le bois investit Paris: 30 logements sociaux signés KOZ

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L’agence KOZ livre “Tête en l’air”, une opération de réhabilitation-construction de 30 logements sociaux dans le XVIII arrondissement de la capitale. Les architectes Christophe Ouhayoun et Nicolas Ziesel ont choisi d’utiliser le bois pour réaliser leur projet. Autour de ce matériau et de multiples petites attentions spaciales, ils façonnent une nouvelle façon de vivre ensemble la densité.

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Réhabilitation et construction en coeur d'îlot de 30 logements sociaux à Paris par l'agence KOZ. Vue depuis l'intérieur de l'îlot sur la partie réhabilitée (enduit clair) et la partie neuve (bois).

Tête en l’air les architectes de KOZ ? Pas si sûr, car il fallait redoubler d’attention et de précision pour œuvrer dans ce cœur d’îlot faubourien à Paris. À deux pas du faisceau ferré de la gare de l’Est, l’agence a réhabilité et construit 30 logements allant du T1 au T6, dont la moitié - les neufs - se développe en structure bois dans les 62 mètres de profondeur de la parcelle. C’est encore une fois la SIEMP (voir notamment ici et ) qui se cache derrière cette opération d’acuponcture urbaine visant à éradiquer l’habitat insalubre qui mite la capitale.

Réinventer l'existant

Il a d’abord fallu avaler les mauvaises nouvelles. La construction existante en front de rue, en très mauvaise état mais à conserver, n’a pas de fondation et sa façade arrière s’effondre. Reprise en sous-œuvre, isolation par l’extérieur et remaniement intérieur seront les étapes clés de cette restructuration lourde visant à y créer 15 logements répondant aux normes actuelles. Exit les distributions intérieures, elles seront toutes à l’air libre et serviront d’articulation avec la partie neuve de l’opération en offrant autant d’espace de respiration aux futurs locataires. Pour ne pas multiplier les réseaux de ventilation à l’intérieur des habitations, un étendoir à linge collectif est aménagé sur une toiture terrasse. « Nous aimons ce qui favorise les échanges communautaires, mais nous ne sommes pas contre la transgression », expliquent les architectes. Comprendre: libre aux locataires de s’approprier ces délicates attentions, ils ne s’en formaliseront pas. Avouant également une certaine inclinaison à contrer les principes établis, les concepteurs ont installés les salons côté cour, pour que la vie collective se tourne vers le jardin paysagé aménagé au cœur de l’îlot.

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Vue sur le coeur d'îlot et la partie neuve de l'opération depuis les logements réhabilités. Vue sur le coeur d'îlot et la partie neuve de l'opération depuis les logements réhabilités.

Façonner la nouveauté

Face au jardin, l’extension 100% bois, couverte d’un bardage à claire-voie en mélèze non traité, se déploie le long de la limite nord de la parcelle. Dans le championnat de PLU qu’organise la réglementation urbaine parisienne sur chaque parcelle, les architectes s’en sortent ici avec les honneurs. L’aile neuve sculpte son épaisseur pour répondre aux héberges voisines: retraits, surplombs, percées, autant de mouvements qui animent ses plans organisés autour de trois courettes. Une gymnastique formelle sûrement facilitée par le choix structurel des concepteurs. Montée en quatre mois seulement, la charpente bois préfabriquée est parvenue jusqu’au fond de la parcelle grâce à un porche percé dans le bâtiment en front de rue. Conservé, il constitue aujourd’hui une large fenêtre sur le cœur d’îlot depuis la rue. Encore une façon de partager avec le plus grand nombre l’espace végétal qui l’habite aujourd’hui.

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Vue sur le jardin paysagé au coeur de l'îlot depuis le porche d'entrée de l'opération. Vue sur le jardin paysagé au coeur de l'îlot depuis le porche d'entrée de l'opération.

Relier autour du jardin

À l’intérieur de la nouvelle aile, les logements à « une poutre apparente » sont confortables et disposent pour certains d’une boîte en porte-à-faux sur le jardin. Chambre, bureau ou bibliothèque, aux occupants de choisir comment l’occuper. Animé par ces volumes de bois en lévitation, l’espace végétal qui occupe aujourd’hui le cœur de la parcelle est imaginé par les architectes comme un sas entre la ville et l’habitation, entre le collectif et l’individuel. C’est également un morceau de tissu urbain dense réinventé en petit havre de paix où on imagine facilement les futurs habitants se balader… la « tête en l’air ».

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