Il faisait partie des rares groupes immobiliers pouvant se targuer d’une hausse annuelle à deux chiffres de son chiffre d’affaires (CA) 2020 (+23,8%). En 2021, Réalités (900 salariés en France, au Maroc et au Sénégal) a poursuivi sur sa lancée, avec un CA consolidé de 285,7 M€ (+39,5%).
La maîtrise d’ouvrage, sa principale activité qui mobilise plus de 200 salariés, tire cette croissance avec un CA en progression de +44,3 % à 274,4 M€. Ce développement s’explique notamment par des investissements. En témoigne l’ouverture d’une sixième direction régionale, dans les Hauts-de-France, qui a coûté « 200 000 € de pertes pendant les deux premières années de développement », confie Thomas Lierman, vice-président délégué à la maîtrise d’ouvrage.
Le stade Bauer, « tête de gondole »
Parti de l’Ouest, le groupe de Saint-Herblain (Loire-Atlantique) n’est pas encore présent en Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’azur, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est... « Notre développement prend route vers l’est pour se rapprocher de l’Ile-de-France, qui est un enjeu majeur. Nous pouvons beaucoup apporter à ce territoire, en méthodologie, en usage… tant en résidentiel qu’en immobilier d’entreprise, dont la tête de gondole est le projet de rénovation du stade Bauer (stade du Red Star à Saint-Ouen, ndlr), sans investissement public », résume Thomas Lierman.
Réalités compte passer d’une agence francilienne, au nord, à quatre au total d’ici fin 2023, au sud, à l’est et à l’ouest. La conquête d’autres régions, à travers l’ouverture d’une direction régionale, n’est pas prévue dans sa feuille de route 2025, mais le groupe ne s’interdit rien.
Portefeuille foncier « sécurisant »
L’autoproclamé « développeur territorial » dit se démarquer de la concurrence grâce à sa culture managériale. « Nous nous revendiquons d’être républicains, progressistes et humanistes, assure Yoann Choin-Joubert, le PDG-cofondateur. Nous nourrissons une certaine schizophrénie, avec la peur de nous tromper. Nous sommes humbles, bienveillants mais nous aimons la puissance, car cela nous donne la capacité de faire les choses. »
Cette approche permet à l’entreprise fondée en 2003 d’afficher un portefeuille foncier de 1 352,7 M€. « Un niveau élevé qui sécurise notre développement dans un marché en manque d’offres commerciales et de foncier disponible », selon lui.
La croissance externe, pas une priorité
Mineure, l’activité de maîtrise d’usage (services) monte à 21,2 M€ (+45,2 %). L’année 2021 a notamment été marquée par l’ouverture de deux résidences services séniors (RSS) en Bretagne et la livraison d’une résidence étudiante à Besançon. Le développement de cette branche repose, en partie, sur de la croissance externe. Un exemple ? Acquise en mai dernier, la PME bretonne Tessa Industrie transformée en usine hors-site pèse 9M€ dans le CA 2021.
Des projets d’acquisition en 2022, dans les services ou le développement ? « On nous propose des confrères promoteurs très bons, mais intégrer deux cultures managériales différentes, c’est très difficile », répond le PDG.
Le groupe coté vise en 2022 les 400M€ de CA. A horizon 2025, Réalités maintient son objectif d’atteindre les 800 M€ de CA annuel.