Un recours a été déposé devant le Conseil d'Etat par un collectif d'opposants contre les arrêtés ministériels autorisant la construction d'une ligne à très haute tension sur le site classé des gorges du Verdon.
"Nous avons déposé un recours vendredi devant le Conseil d'Etat pour attaquer les décrets ministériels" de dérogation et portant déclaration d'utilité publique du projet, a indiqué Robert Ferrato, président de l'Association pour la protection des sites du Verdon et du Collectif des opposants. Les arrêtés ont été publiés le 7 décembre au Journal officiel.
Trois autres recours seront déposés "prochainement" devant la plus haute juridiction administrative par le Collectif, défendu par Me Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, a-t-il ajouté.
Des recours vont également être déposés par le Parc naturel régional du Verdon, a indiqué le Parc de son côté.
La ligne de 400.000 volts doit relier Boutre (Var), près du centre nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône), au Broc-Carros (Alpes-Maritimes), en traversant le site classé à deux endroits, sur 800 m au nord du lac de Sainte-Croix et sur 3.500 m plus à l'est. La ligne traverse les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et du Var.
Elle doit se substituer à une ligne de 225.000 volts et entraînera la suppression d'une autre ligne, parallèle, de 150.000 volts. Ces deux lignes avaient été construites dans les années 30 et 60, bien avant le classement des gorges du Verdon en mai 1990.
Le projet, objet depuis 20 ans d'une lutte acharnée entre EDF et défenseurs de l'environnement, avait été conforté en 2003 par le feu vert de la commission nationale supérieure des sites.