Dans la salle Hermine de Lécousse, située à une cinquantaine de kilomètres de Rennes, plus de 200 personnes sont venues assister à la conférence de Solabaie, ce vendredi 19 novembre. Une réunion professionnelle grandeur nature en interne, qui a rassemblé une majorité des 157 entreprises de menuiseries partenaires de la marque. Patrick Sage, directeur du réseau Solabaie, a ouvert l’événement aux côtés de Bruno Cadudal, directeur général d'Atlantem et Benoît Hennaut, président du directoire du groupe Herige. Ce dernier a notamment présenté le groupe, méconnu des artisans partenaires, et précisé la conjoncture économique, marquée par une croissance de la construction neuve et de la rénovation, mais aussi par les pénuries de matériaux et les augmentations de prix.
L'environnement, aussi un enjeu commercial
La question de l'environnement a vite été abordée. Au niveau du groupe Herige, Benoit Hennaut a présenté le partenariat mis en place avec WWF qui « porte sur trois axes de développements jusqu'à 2024 : la stratégie carbone, l'environnement et les projets forestiers ». Eric Brun, directeur marketing d'Atlantem, a ensuite évoqué l’enjeu environnemental concernant Atlantem et Solabaie qu’il considère comme un sujet essentiel pour le développement des entreprises futures : « les consommateurs vont devenir intransigeants. Si on ne se positionne pas, nous serons écartés sur les marchés. » Atlantem compte donc s'affirmer par la signature suivante : "Eco-conçu pour durer". Eric Brun ajoute qu'il s'agit « d'un domaine relativement vierge » dans le secteur de la menuiserie, et Atlantem compte s'y faire une place de choix. Ils s'appuieront pour cela sur les réglementations comme la REP et la RE2020 qui vont transformer le marché en profondeur. Patrick Sage en a profité pour annoncer qu'Atlantem travaillait sur une nouvelle gamme de menuiseries PVC éco-conçues, visant à satisfaire la demande future.
Développer la marque à tout prix
Les artisans présents ont pu aussi constater le travail effectué par Solabaie pour faire valoir sa marque auprès des particuliers. Un point développé avec insistance par Patrick Sage : « Nous pensons qu'avec des particuliers se renseignant constamment sur le web, la présence d'une marque forte est primordiale. » Dans cet objectif, Solabaie a augmenté la cotisation média de ses partenaires et clients, et Patrick Sage a rappelé que le groupe « alloue des moyens importants pour développer la marque d'ici 2025, et qu'il attend donc une croissance un peu plus rapide de l'activité du réseau. » Le directeur a ainsi suggéré aux partenaires poseurs de resserrer leurs liens avec Atlantem. Toutefois, Solabaie ne se repose pas uniquement sur ses partenaires. L’entreprise mise également sur son projet Digit'AM qui rassemble plusieurs packs de services destinés aux artisans, avec notamment la possibilité de réaliser des devis envoyés directement aux usines d'Atlantem. L'entreprise va aussi progressivement proposer de nouvelles applications, par exemple un configurateur 3D ou encore la possibilité de gérer ses marges de chantiers. « Le digital va jouer un rôle d'accélérateur sur le marché, précise Patrick Sage, Il nous faudra travailler ensemble sur la complémentarité de ces outils ». Au cœur de cette présentation des innovations, Bruno Cadudal a porté l’attention sur un nouveau service de la marque : le multiproduit. « Atlantem doit avoir cette promesse de produits qui fonctionnent ensemble. » Ainsi, les artisans peuvent commander portes, coulissants, volets roulants et fenêtres qui seront rassemblés dans un même bon de commande. « Nous sommes l'un des seuls fabricants à intégrer la gamme multiproduit en fabrication. Donc, nous attendons à ce que vous fassiez jouer tous ces atouts plus fortement », ajoute Patrick Sage. Un effort demandé en réponse à un investissement à venir : car lorsque Patrick Sage raconte avec humour que les nombreux partenaires demandent si Solabaie ne peut pas fournir des poseurs et des vendeurs, il annonce avec sérieux « un projet de fond, non exclusivement destiné à Solabaie, qui s'appelle l'Atlantem Académie. Nous voulons devenir une référence en termes de formation ».
Un outil industriel en surchauffe
Ces nouveautés et innovations n'auraient de sens sans l'appui et le développement de l'outil industriel d'Atlantem, pourtant mis à rude épreuve pendant la pandémie. « Nous avons saturé nos outils de production, ce qu'on essaye normalement d'éviter, explique Vincent Bernier, directeur industriel. Nous avons aussi de fortes tensions sur l'approvisionnement des matières et des difficultés de recrutement. Et cela malgré un record de
97 embauches en usine en 2021. » D’ailleurs, afin d’augmenter les capacités, la nouvelle usine de production de la gamme hybride AM-X (PVC, aluminium et bois) de Saint-Sauveur-des-Landes passera, à terme, de 140 à 430 menuiseries/jour. Côté bois, matériau le plus vendu par la marque avec encore une belle progression sur l’année, l'outil industriel a lui aussi passé cette période difficilement. Vincent Bernier a d’ailleurs félicité le site de Cholet, qui a pris des mesures dans ce sens : un passage en 3 X 8 et le projet de créer ou réhabiliter une nouvelle usine afin d'augmenter la capacité de production des menuiseries bois.
Toutefois, Atlantem ne peut produire davantage à l’instant présent. L’objectif est donc de « laisser souffler l’industrie afin qu’ils se focalisent sur la qualité, explique Eric Brun, directeur marketing d'Atlantem. Nous allons ainsi limiter volontairement les flux jusqu'en 2022 avant de reprendre notre rythme ». Une petite reprise de souffle qui ne freine pas les intentions de développement. Patrick Sage a conclu cette conférence en citant différents projets d'Atlantem, dont l'intégration d'aluminium recyclé dans leurs profilés et le lancement de trois produits connectés en mars 2022. Les dirigeants ont enfin répondu aux questions les plus importantes posées par les artisans : l'augmentation des prix et l'allongement des délais. Bruno Cadudal et Patrick Sage se sont montrés francs : « c'est la première fois que nous modifions quatre fois les tarifs en 13 mois. » Des points noirs qui restent toutefois à résoudre en 2022.