Spie Est, étendard des contrats de génération

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Avec un objectif de 100 embauches, Spie Est détient le record alsacien du plus important contrat de génération. Par un accord appliqué depuis le 1er septembre, le major de l’électricité répond au sous-emploi des seniors et soulage les métiers en tension.

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Echange des savoirs sur un chantier de la Colmarienne du logement

L’ambition de créer 100 emplois durables, grâce à un accord intergénérationnel signé le 27 juin, ne relève pas d’un effet de mode, chez Spie Est : « Une négociation engagée de longue date sur les contrats Senior nous a permis d’anticiper le dispositif de la nouvelle loi », explique Pierre Gouyon, directeur des ressources humaines. Grâce à la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, l’entreprise espère amener les salariés de plus de 57 ans à 10 % de ses 1800 salariés, au lieu des 5,3 % recensés dans le diagnostic établi avec l’association pour l’emploi des cadres.

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Des contrats de génération sur la plupart des chantiers alsaciens de SPIE Des contrats de génération sur la plupart des chantiers alsaciens de SPIE (©Xavier BOYMON)

« Cela suppose de tenir compte de la pénibilité soit par l’évolution vers des fonctions d’encadrement, soit par des passerelles vers des métiers à moindre impact physique, comme ceux de la maintenance », analyse le directeur des ressources humaines de la filiale de Spie basée à Geispolsheim (banlieue de Strasbourg) et présente dans le grand Est de la France et en Allemagne. Le contrat intergénérationnel converge avec deux autres politiques : favoriser la mixité et la diversification sociale des recrutements.

Culture du dialogue

Avec ses 75 % de salariés actionnaires, Spie Est a développé une culture du dialogue social qui a favorisé la conclusion d’une négociation qui privilégie le personnel de chantiers, sur des qualifications bac + 2. Représentant environ 40 % des salariés, la CFTC et la CFDT ont signé l’accord. L’ensemble des Centres de formation d’apprentis concernés contribuera à sa mise en œuvre, de même que le lycée Hanzelet de Pont-à-Mousson, qui dispense une formation de « monteurs de réseaux extérieurs ».

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Une politique intergénérationnelle qui s'exprime également dans les bureaux Une politique intergénérationnelle qui s'exprime également dans les bureaux

En interne, la réussite repose sur les tuteurs, sélectionnés sur la base du volontariat, et stimulés par une prime trimestrielle. Plafonné à 300 euros, son montant résulte d’une dizaine de critères qui mesurent les progrès de l’employabilité et de la qualification des jeunes de moins de 27 ans, bénéficiaires de l’accord. L’implication des tuteurs repose aussi sur une journée de sensibilisation : « Nous nous sommes inspirés, dans ce domaine, de l’expérience de notre filiale allemande SDSI, imprégnée de longue date d’une culture de l’alternance », témoigne Pierre Gouyon.

Avantage concurrentiel

La formation des tuteurs repose sur l’offre développée par les fédérations régionales des Travaux publics : une organisation qui, selon le directeur des ressources humaines de Spie Est, pourrait détenir la clé d’une diffusion des contrats générationnels dans les PME. « La mise en place requiert une ingénierie sociale dont ne disposent pas forcément les petites structures », estime Pierre Gouyon. L’enjeu se révélera de plus en plus crucial, selon lui : « Quand la reprise reviendra, les entreprises qui auront pris à bras le corps la problématique du maintien de l’emploi des seniors disposeront d’un avantage concurrentiel : travailler plus longtemps va dans le sens de l’histoire »…

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