Les premières alertes sur l'urgence du traitement contre les termites présentes dans les structures du lycée parisien Louis-le-Grand sont mentionnées dans des courriers datés de 1965. La détection de cordonnets de circulation des insectes dans les sous-sols du bâtiment témoignait de leur présence. On les savait aussi présents dans des parquets de certaines salles situées en étages et derrière des boiseries. La partie la plus ancienne, la façade du XVIe siècle donnant sur la rue Saint-Jacques, ainsi que la chapelle et des salles de classe étaient fortement attaquées.
Ce n'est qu'en 1995, à l'occasion de travaux lourds menés dans le cadre d'une rénovation complète des bâtiments, que ce traitement a pu être entrepris. Gespace, mandataire du groupement d'entreprises titulaire du marché d'entreprise de travaux publics (METP), s'est adjoint les services et le savoir-faire d'une entreprise agréée CTB A +, Application Préservation Bois et Maçonneries, dirigée par Philippe Bruant. « Il faut bien savoir que si l'on en tue en grand nombre, on n'éradique pas les termites : on les repousse en leur interdisant la pénétration dans un ouvrage. Le procédé technique consiste donc à protéger le bâtiment par des barrières chimiques dans les maçonneries. »
Ainsi, tous les murs de façade et de sous-sol, de périmètre des bâtiments et de refend ont été forés sur environ 40 cm, soit aux deux tiers de leur épaisseur, puis équipés d'injecteurs d'insecticides. Philippe Bruant estime entre 15 000 et 18 000 le nombre de forages réalisés à intervalles de 20 cm dans les joints de maçonnerie de cet établissement. Le produit injecté est le Fipronil de Rhône-Poulenc. Son action est instantanée, et il devient ensuite répulsif pour les colonies. Les injecteurs, réutilisables, sont refermés avec des capuchons de la teinte de la pierre.
« Pour traiter, il est aussi important de connaître le gros oeuvre que le bois », souligne Philippe Bruant. Dans la chapelle - une des zones les plus attaquées -, il a fallu examiner précisément les poutres en bois de support du plafond, encastrés dans la maçonnerie. Les parties détruites ont été remplacées par des poutres métalliques. Celles récupérables ont pu être injectés de résines et moisés. Le plancher en lames traditionnelles à été conservé et traité par percements en quinconce puis rebouchage discret. Compte tenu de la responsabilité qui incombe au groupement d'entreprise durant les dix ans du METP, toutes les phases de l'intervention de détermitage sont reportées sur un plan qui a valeur contractuelle. Philippe Bruant s'engage sur une durée d'efficacité du traitement de cinq ans, voire plus. Mais il reconnaît que des maçonneries à composition chimique basique peuvent affaiblir ces performances.
PHOTO : Le traitement contre les termites consiste à repousser les insectes, non à les éradiquer.







