TERRASSEMENTS-GENIE CIVIL Razel se choisit de nouvelles cibles pour assurer l'avenir

Pour Razel, qui a intégré Pico l'an dernier (d'où la perte 1996 de 14,6 millions de francs due à l'amortissement des sur-valeurs), l'exercice 1997 s'annonce stable par rapport à 1996, avec 1,9 milliard de francs de chiffre d'affaires et un résultat net « proche de l'équilibre ». Si les terrassements, qui comptent encore pour 47 % du total (voir graphique) , dominent toujours l'activité - 17 millions de m3 rien que pour trois lots du TGV Méditerranée -, c'est vers d'autres domaines qu'entend se tourner Henri du Boucher, le président du directoire de Razel, pour assurer l'avenir.

Premières cibles choisies : le génie civil et les ouvrages d'art. Ainsi, le viaduc du Scardon, sur l'A16, a-t-il été livré avec 15 jours d'avance et l'ouvrage mixte réalisé sur l'A43 (autoroute de Maurienne) devrait connaître le même sort. Souvent en partenariat avec Demathieu et Bard, le créneau du génie civil semble satisfaire Razel, même si le groupe nourrit quelques regrets quant aux retombées de son procédé (breveté) pour le renforcement des ouvrages d'art par précontrainte extérieure.

Le génie civil offre plus de satisfactions - notamment le génie civil industriel où deux projets avec Lafarge se sont concrétisés - que les travaux souterrains (9 % du total). Razel, qui avait débuté sur le chantier du métro de Toulouse, a mixé les équipes de Razel et de Pico. Malheureusement, il suffit de trois chantiers, Eole (Razel détient 16 % d'un groupement dont les réclamations auprès de la SNCF s'élèvent à plus de 800 millions de francs), le tunnel TGV d'entrée dans Marseille et le tunnel du Somport, pour faire « plonger » dans le rouge cette activité à hauts risques. « Mais pas question de nous retirer de cette spécialité qui, portée par l'assainissement et les transports collectifs, va continuer à se développer. Peut-être faudra-t-il éviter d'y aller à plusieurs », analyse Henri du Boucher.

La piste africaine

Autre piste de développement pour Razel (qui a cédé sa filiale nord-américaine à Fru-Con, filiale de la maison mère Bilfinger + Berger), l'Afrique. Mais, au vu de la concurrence exercée par les nouveaux venus (Grecs, Espagnols, Brésiliens...), Razel ne se lancera que sur des affaires bénéficiant de financements bi ou multilatéraux. Actuellement, Razel compte se maintenir dans les pays d'Afrique francophone, voire anglophone (Ghana), où il est présent et accroître son volume d'affaires. Le grand projet visé est celui du pétrolier américain Exxon, un pipe-line entre le Cameroun et le Tchad (longueur de pose de 1 500 km). A côté de l'offshore et du parapétrolier, les principaux marchés restent les routes et pistes, l'assainissement et les travaux d'irrigation.

Pour les deux ou trois ans à venir, et contrairement à ce qui se passe aujourd'hui, Henri du Boucher compte plus sur ses agences régionales que sur sa division « grands travaux » pour redémarrer avec prudence tout en cherchant « de nouveaux débouchés ».

GRAPHIQUE : Des terrassements au génie civil - Chifre d'affaires consolidé par secteurs d'activités en 96

Si les terrassements dominent encore, Razel table sur le génie civil pour se développer en France.

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