La Serm, gestionnaire du réseau urbain de chaleur de Montpellier, met en chantier une centrale au bois capable de produire à la fois de la chaleur, du froid et de l’électricité. L’équipement, d’une puissance de 500 kW électriques et 5 MW thermiques, alimentera en eau chaude six nouveaux quartiers de Port Marianne (5 200 logements et 300 000 m tertiaires). Le froid sera produit dans des immeubles de bureaux grâce à des machines à absorption alimentées par le même réseau de chaleur. « Ce sera la première centrale biomasse en France capable de produire de la chaleur, du froid et de l’électricité à l’échelle de plusieurs quartiers », souligne Jean-Luc Nguyen, président de Setec Environnement, maître d’œuvre.
Centrales à cycle organique
Cette innovation a valu au projet une subvention de 5 millions d’euros (sur un coût de 15 millions) attribuée par l’Etat dans le cadre du projet Ecocité. La centrale de Port-Marianne innove également par la technologie mise en œuvre. « Alors que les installations de cogénération en France donnent généralement la priorité à la production électrique, celle-ci répondra d’abord aux besoins en chaleur, explique Frédérick Cauvin, directeur énergie de la Serm. La chaleur produite étant entièrement consommée, le rendement devrait dépasser 84 %, contre 65 % pour une centrale de cogénération classique. » Le choix de la Serm s’est porté sur une technologie développée par Enertime, une start-up française spécialisée dans la conception de centrales de petite puissance dites à cycle organique de Rankine (ORC). « Dans nos machines, l’eau est remplacée par un fluide organique, ce qui permet un fonctionnement à basse température, explique Gilles David, président d’Enertime. Nous obtenons ainsi un système fiable, souple, nécessitant peu de maintenance et bien adapté à la distribution d’énergie décentralisée. » La mise en service est annoncée pour septembre 2014.
