VILLE Les SA d'HLM placent les quartiers au centre de leurs préoccupations

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Un quart de leur patrimoine - soit 400 000 logements - est situé en zone urbaine sensible (ZUS).

« Préoccupées par l'accélération de la dérive d'un grand nombre de quartiers que quelques réussites locales ne sauraient masquer, les sociétés (NDLR : anonymes d'HLM) souhaitent interpeller la puissance publique sur l'urgence d'une politique de la ville ambitieuse et volontariste pour réduire cette fracture socio-spatiale que leur seule gestion est impuissante à contenir » : cette phrase extraite du préambule du rapport d'orientation des SA d'HLM exprime bien l'inquiétude qui règne au sein du monde HLM sur la dégradation de certaines parties du parc social. Il est d'ailleurs symptomatique que les SA aient centré leur assemblée générale annuelle, les 5 et 6 mai, sur le thème : « une ville renouvelée et solidaire pour un avenir des quartiers ».

Les SA - comme les offices - sont particulièrement touchées : plus d'un de leurs logements sur quatre est situé dans une ZUS, soit un parc total de 400 000 logements. Trois bailleurs sur quatre sont concernés, 160 SA pour plus de 10 % de leur parc. Pour une cinquantaine d'entre elles, ces logements représentent plus du tiers de leur patrimoine.

Le devenir des quartiers : une question politique

Face à l'échec patent de la politique de la ville, les SA estiment qu'aujourd'hui, « la question politique du devenir des grands ensembles dans l'agglomération doit être tranchée : la vocation à donner à ces quartiers doit être précisée, selon leur positionnement dans la ville, leur taille, leur occupation sociale ». Et plus loin, dans le rapport d'orientation : « l'avenir des quartiers passe par une vision politique à moyen et long terme du rôle qu'ils peuvent jouer dans le fonctionnement d'une part urbain et d'autre part social de l'agglomération ». Il faut donc collectivement, au sein de chaque agglomération, réaliser « des arbitrages à partir de la typologie des situations urbaines et sociales, du fonctionnement des marchés locaux de l'habitat et des moyens que la collectivité est prête à mobiliser ». Estimant que chaque situation réclame une réponse locale très fine, les SA proposent des projets par quartiers distinguant ceux ayant des potentiels urbains forts, de ceux où il faut faire une recherche de cohésion sociale, et de ceux où un retour à une certaine mixité est nécessaire.

Enfin, les opérations les plus lourdes « appellent des modes de gestion spécifiques, unifiés, mis en oeuvre par des équipes communes aux différents acteurs ». La réalisation de diagnostics partagés par l'ensemble des acteurs doit permettre des prises de décision. « C'est dans les contrats-cadres d'agglomération que pourrait être précisé le plan d'intégration de chaque quartier ». Comme l'explique le président de la fédération des SA, Jacques Berké, reprenant un thème développé par le délégué général de l'Union dans nos colonnes (« Le Moniteur » du 26 mars, p.18 et 19), « le mouvement HLM veut être reconnu comme opérateur urbain ». Les SA d'HLM veulent donc être associées en amont des contrats de ville et d'agglomération, tout en reconnaissant que cela leur demandera « en contrepartie, un effort d'organisation ». En particulier pour être capable de désigner un interlocuteur unique là où le parc est morcelé entre plusieurs organismes.

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