En cumulant la priorité à l’investissement et la modération fiscale, la ville chef-lieu du Haut-Rhin se pose en modèle, pour les 190 membres de la fédération des villes moyennes, élus par 25 % des français. « Trouvez-moi une autre ville qui consacre plus de 50 % de son budget à l’investissement », interpelle Gilbert Meyer, maire UMP de Colmar depuis 1995, président fondateur de la communauté d’agglomération colmarienne et administrateur de la fédération des villes moyennes.
Rigueur et investissement
L’élu de la ville de 70 000 habitants maîtrise sur le bout des doigts les chiffres clés qu’il devrait égrener le 6 juin, en ouverture des assises des villes moyennes, avant l’intervention d’Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée à la décentralisation : avec 56 millions d’euros de dépenses d’équipement, en croissance de 10 millions d’euros par rapport à 2012, l’investissement atteint 50,25 % du budget municipal. Depuis 2002, les taux d’imposition n’ont augmenté que de 9,4 %, alors que l’inflation cumulée atteint 21,4%. La jeune communauté d’agglomération de 14 communes pour 104 000 habitants s’inscrit dans une dynamique comparable : les deux derniers exercices pèsent pour 50 millions d’euros, sur 120 millions investis en 10 ans, alors même que la collectivité annonce un encours de dette nul.

Plusieurs consécrations nationales illustrent la contribution de cette gestion rigoureuse au bien vivre en ville : Colmar a obtenu l’an dernier le renouvellement du label de son Agenda 21 (engagements pour le développement durable). Deux Rubans du développement durable ont récompensé les efforts municipaux, en particulier dans le domaine de la biodiversité. La semaine prochaine, Gilbert Meyer recevra le prix d’excellence de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, qui distingue l’éco-quartier Amsterdam, en cours d’aménagement sur l’emprise libérée par la démolition de deux tours (voir Le Moniteur du 31 mai, p74). A l’appui de sa démonstration sur la contribution de la ville centrale d’Alsace à la croissance verte régionale, le maire cite l’article du Moniteur du 24 mai (p 61), consacré à la chaufferie urbaine alimentée par le bois du massif vosgien, sous le titre « la forêt vosgienne entre dans la ville ».

Plans intercommunaux : un faux débat
Ce bilan donne les coudées franches à Gilbert Meyer pour défendre les arguments de la fédération des villes moyennes, présidée par le socialiste Christian Pierret. Aux yeux du maire alsacien, le projet de rendre obligatoire l’échelle intercommunale, pour les plans locaux d’urbanisme (PLU), ouvre un faux débat : « De fait, les plans sont déjà intercommunaux, sans s’afficher comme tels. Aucune commune ne délibère sur un PLU sans en avoir discuté avec ses voisins et partenaires ». Derrière la disposition souhaitée par le gouvernement au nom de la cohérence territoriale, l’élu identifie une autre intention : la remise en cause du pouvoir du maire sur les permis de construire. « L’exercice de cette compétence repose sur une relation de proximité », argumente Gilbert Meyer.
Le maire de Colmar joindra sa voix à celle des villes moyennes sur un autre thème chaud : « L’empilement des normes tue l’économie locale et rend certains projets irréalisables. C’est un sujet majeur que nous portons face à tous les gouvernements, de droite ou de gauche », insiste Gilbert Meyer.