« Vinci a réalisé en 2023 une performance d’ensemble de très grande qualité. Le chiffre d’affaires et les résultats sont en forte croissance et atteignent de nouveaux records. », se réjouit le patron du groupe Vinci, Xavier Huillard.
Une satisfaction bien compréhensible, surtout au regard de la dynamique qui porte la quasi-totalité des métiers de la major, tant en France qu’à l’international. Seule fait exception la promotion immobilière qui traverse une crise conjoncturelle sévère et essuie un repli de 19 % de son chiffre d’affaires qui s’établit à 1,2 Mds€.
« Après les déclarations assez fortes du premier ministre Gabriel Attal lors de son discours de politique générale, nous espérons que les actes vont suivre pour libérer le foncier, inciter les maires à construire, resolvabiliser les acheteurs... », a déclaré sur ce point le P-DG du groupe.
Energie et construction surfent sur la vague de la transition écologique
Au total, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires (CA) de 68,8 milliards d’euros en 2023, en hausse de 11,6 %. Un résultat qui, au regard de Xavier Huillard, témoigne de l’adéquation du modèle et de l’organisation de Vinci avec les grands enjeux de notre temps. « Nous sommes un acteur mondial et complet dont les activités sont portées par la lame de fond de la transition environnementale », assure-t-il.
La branche énergie en profite particulièrement et affiche une forte croissance qui l’amène aujourd’hui à représenter près de 40 % du CA de Vinci, avec des marges en progrès tant pour Vinci Energies que pour Cobra IS. Le premier cité aura généré 19,3 Mds€ en 2023, en progression de 15 %, tandis que le second a achevé le même exercice sur un résultat de 6,5 Mds€, en hausse de 18 %.
Installés sur un marché porteur, les deux entités peuvent aborder l’avenir avec sérénité. « Aujourd’hui, l’électricité, c’est 25 % du mix français. Or, en 2050, il devra représenter 100 %. Atteindre cet objectif suppose de travailler sur la performance énergétique, mais aussi d’investir massivement dans la production énergétique », rappelle Xavier Huillard pour illustrer l’ampleur de la mutation à venir dans l’Hexagone mais aussi dans le monde entier.
Partie prenante de cette transition qui voit se multiplier les réalisations d’ouvrages de résilience climatique et les travaux de rénovation énergétique, mais tiré par une demande croissante en infrastructures de mobilités, Vinci Construction affiche également un très haut niveau d’activité. Son CA s’établit à 31,5 Mds€ en progression de 8 %.
Les prises de commandes des branches Energie et Construction se sont maintenues à un niveau élevé, « sans dévier de la politique de sélectivité », assure-t-on au sein du groupe. Sélectivité : une notion qui devra continuer de présider aux décisions de toutes les activités travaux, selon Xavier Huillard. « Il serait mal avisé de chercher à croître dans les mêmes proportions en 2024. Il nous faudra évidemment grandir, mais toujours en fonction de nos capacités à faire », tempère le dirigeant.
Les concessions au diapason
Les activités concessions viennent compléter le tableau d’une année 2023 record pour le groupe. Vinci Autoroutes a ainsi continué de progresser, tiré par les véhicules légers en dépit d’un niveau des prix des carburants toujours élevé. « Les besoins de mobilités sont en progression et, pour qu’il le restent, il nous faut décarboner. C’est ce à quoi nous nous attelons », résume Xavier Huillard. De son côté, le trafic de Vinci Airports a poursuivi son redressement pour dépasser, en fin d’année, son niveau d’avant crise sanitaire. Alors que certains aéroports n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019, d’autres plates-formes ont atteint des trafics records.
Au final, la branche Concessions dans son ensemble a atteint un CA de 10,9 Mds€, en hausse de 19 %.
2024, vers une progression plus limitée
L'année 2024 sonnera-t-elle la fin des réjouissances pour Vinci ? Pas selon ses prévisions puisque le groupe table sur une nouvelle hausse de son chiffre d’affaires cette année, même si celle-ci s’annonce moindre qu’en 2023.
« Hors événement exceptionnel », selon l’expression consacrée, Vinci Energies devrait poursuivre une croissance organique de son chiffre d’affaires, mais d’une ampleur plus limitée qu’en 2023. Son compère du pôle énergie, Cobra IS, continuerait sur sa lancée et Vinci Construction verrait son activité se stabiliser à un niveau proche de celui de 2023, tout en poursuivant l’amélioration de sa marge opérationnelle.
L’horizon semble donc dégagé pour le groupe malgré un contexte géopolitique instable. Parmi les rares nuages à l’horizon : la crise de l’immobilier. Elle devrait continuer de sévir en 2024 et impacter Vinci Immobilier qui tentera d’amortir le choc en développant notamment ses activités de résidences gérées pour étudiants, seniors...
Une difficulté à laquelle il faut ajouter une inquiétude, celle qui entoure la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport de longue distance décidée par le gouvernement français, et contestée par Vinci, dont le montant est estimé à environ 280 M€.