Pierre Gruet, ingénieur à la direction des services aux entreprises et de la certification de l’Ineris
Le label garantit la qualité des produits et des services
« Créée peu avant la publication de la norme - un document plus complexe que le texte français qui faisait référence jusqu’alors -, la certification Qualifoudre met en valeur les sociétés performantes en matière d’études, de fabrication, d’installation et de vérification. Son ambition est aussi de faire barrage aux opportunistes qui pourraient profiter des obligations réglementaires pour proposer des produits ou des services inadéquats. A ce jour, près de 140 qualifications ont été délivrées par l’Ineris et ce chiffre, contre toute attente, progresse de 20 % chaque année. Il s’agit de professionnels dont nous vérifions la pertinence des préconisations, la conformité des produits aux normes et la qualité des chantiers. Alors qu’ils se sentaient au départ capables de tout faire - les fabricants en particulier - les acteurs qualifiés se sont finalement spécialisés, tandis que ceux dont la foudre n’était pas vraiment le métier ont arrêté. Pour améliorer encore le professionnalisme des entreprises, les trois niveaux de certification (simple, intermédiaire, complexe) devraient dans les mois à venir faire place à un seul, le plus élevé. »
Gérard Schrepfer, ingénieur-conseil
Le niveau de compétences mériterait d’être relevé
« Quoi qu’elle n’ait rien d’obligatoire, hormis pour les ICPE, la certification Qualifoudre est aujourd’hui un sésame indispensable pour qui veut travailler dans le domaine de la protection foudre. En tant que bureau d’études, je suis donc moi aussi entré dans le système et je peux dire que cette certification permet finalement à n’importe qui de se lancer sans aucune expérience pratique ni connaissances théoriques. Tout tourne en fait autour du logiciel d’évaluation Jupiter qu’une petite formation suffit à maîtriser convenablement, même si l’on ne connaît rien à la foudre. A travers ce dispositif, la France prouve une fois de plus qu’elle est la championne des certifications sans valeur, que l’on paie et qui permettent, une fois obtenues, de faire à peu près n’importe quoi. La compétence n’est en l’occurrence pas une exigence, ou alors seulement sur les aspects administratifs. Par ailleurs, je constate que Qualifoudre n’empêche pas les installateurs de paratonnerres d’être en général sous-assurés pour le type de missions qu’ils réalisent. Et qu’elle ne les empêche pas non plus de proposer des prestations de maîtrise d’œuvre pour lesquelles ils n’ont aucune qualification. »

