Courant juillet, Fayat saisit le tribunal de commerce en raison d’importantes modifications apportées par Clairsienne sur le permis de construire initial de l’opération conçue par les agences SBBT Architecture (architectes coordonnateurs de Lumi — bureaux, crèche et résidence en accession sociale), LAH/AT, Luc Arsène-Henry et Alain Triaud (résidence en location sociale), et Lambert Lénack (résidence intergénérationnelle).
Une démarche qui entraîne la mise en place d’une médiation et une suspension du chantier de deux mois, repoussée jusqu’à fin octobre.
Pour Clairsienne, les travaux auraient dû reprendre début novembre. La médiation n’aboutissant pas, le bailleur saisit le tribunal de grande instance qui a nommé un expert le 25 novembre dernier.
Selon l’ordonnance, l’expert devra dans un délai de six mois — avec un prérapport présenté un mois avant —, examiner l’ensemble des points bloquants, donner son avis, rechercher la cause des désordres en précisant les malfaçons ou non conformités, s’il y a eu vice du matériau, malfaçons dans l’exécution, vice de conception, défaut ou insuffisance dans la direction ou le contrôle ou la surveillance du chantier, défaut d’entretien ou de tout autre cause, préciser en quoi les travaux réalisés ne sont pas conformes aux prescriptions contractuelles ou aux termes du marché, donner tous éléments techniques permettant au juge de déterminer les responsabilités éventuelles encourues, évaluer les coûts, etc.
Un enjeu important pour la poursuite de cette opération, à l’entrée du quartier d’affaires Bordeaux Euratlantique, de plus de 20 000 m2 et dont le montant dépasse les 60 millions d’euros.
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Stupéfaction du côté la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre
Daniel Palmaro, directeur général de Clairsienne, espère résoudre le problème au plus vite et se dit dans l’incompréhension face aux arguments de Fayat concernant les modifications demandées et le surcoût généré, 5 à 6 millions d’euros, comme déclaré par le constructeur dans la presse locale.
« Les modifications restent mineures, elles concernent un quart des bureaux et, quoi qu’il en soit, il est possible de réaliser le permis de construire initial. Depuis fin octobre, il n’y a aucune raison juridique de suspendre le chantier. Quelle est l’opération sur laquelle il n’y a pas de modifications ? Heureusement qu’on ne les arrête pas toutes ! », estime le directeur de Clairsienne.
La reprise du chantier pour mener à bien la réalisation des logements ne devrait pas poser de problème, estime Daniel Palmaro. « Il est faux de dire qu’il n’y a pas de permis de construire ! », ajoute-t-il, en référence à des propos tenus par le constructeur dans Sud Ouest. Un permis modificatif correspondant aux nouvelles demandes du bailleur sur les bureaux a été déposé le 5 août dernier. La première préoccupation de Clairsienne reste la réalisation d’accès communs aux immeubles voisins.
Du côté de la maîtrise d’œuvre, c’est la stupéfaction. « On s’interroge : pourquoi ça bloque ? Fayat a demandé 101 fiches techniques modificatives et parfois pour des points dont les solutions se trouvent en général sur le chantier… Je n’ai jamais vu ça, commente Sophie Berthelier, associée de SBBT Architecture, agence coordonnatrice et chargée de réaliser les bureaux. C’est au-delà de tout entendement car il n’y a pas de difficultés techniques particulières. »
Sollicitée, l’entreprise Fayat n’a pas souhaité donner suite.