A ce jour, les entreprises de bâtiment, dont l’essentiel de leur activité ne peut pas être réalisé en télétravail, ne sont pas directement concernées par les mesures annoncées le 16 mars par le Président de la République et le gouvernement. Pour elles, « des dérogations sur attestation sont possibles dans le cadre de déplacements entre le domicile et le lieu de travail » rappelle la FFB.
« Si les circonstances le permettent (accord du maître d’ouvrage, accord des salariés, etc.), les entreprises peuvent poursuivre leur activité en respectant strictement les consignes sanitaires données par le gouvernement. Pour autant, chaque entreprise appréciera en fonction de son activité et des circonstances particulières la poursuite ou non de son activité » précise l’organisation professionnelle.
Arrêt des chantiers
En Bretagne, la FFB régionale va plus loin en recommandant l’arrêt des chantiers. « Compte tenu des enjeux sanitaires de confinement, le réseau FFB en Bretagne recommande aux entreprises d’arrêter leur activité en prenant toutes les précautions de mise en sécurité des personnes et des chantiers. Nous réajusterons notre recommandation en fonction de la situation » a déclaré son président Hugues Vanel dans un tweet.
Contacté par téléphone, l’entrepreneur complète : « Depuis samedi, nous faisons le point régulièrement avec les principales entreprises et nos fournisseurs comme les négoces et les marchands de béton qui ferment progressivement. Avec les quatre présidents départementaux, nous sommes arrivés à un consensus autour de l’arrêt de nos chantiers. S’il y a confinement, il faut le faire sérieusement. » Dès ce soir, à l’image du groupe Legendre, principale entreprise de bâtiment du grand Ouest, la plupart des chantiers seront sécurisés et mis à l’arrêt.
Responsabilité
Motivée exclusivement par la sécurité sanitaire, la décision est lourde. Elle va entraîner des complications allant de la surveillance des chantiers fermés jusqu’à la survie économique de certaines entreprises qui vont toutes devoir mettre en place des mesures de chômage technique.
Malgré la forte volonté du gouvernement de soutenir les acteurs économiques, « nos entreprises vont devoir payer la TVA due à l’Etat alors que l’activité battait son plein et nous aurions aimé que Bercy fasse un geste en l’annulant tout simplement » regrette l’entrepreneur par ailleurs candidat à la présidence de la FFB mais dont l’élection, prévue ce 20 mars a été ajournée.
Hugues Vanel aurait souhaité que « le président Macron soit plus précis sur les mesures à faire » mais il s’avoue « épaté » par la réaction de la grande majorité des entreprises du bâtiment qui ont décidé de stopper les chantiers dès ce soir. « Aujourd’hui, sinon leur devoir d’entreprise citoyenne, rien ne les oblige à arrêter leurs activités et d’un point de vue économique, elles ont énormément à perdre. Je tiens à saluer le sens des responsabilités de nos entrepreneurs » conclut-il.