Depuis l’annonce de confinement faite par le gouvernement, les maîtres d’ouvrage publics sont en ordre de bataille pour mettre en place les solutions les plus souples possible, avec un seul souci « le soutien au tissu économique. » L’agence régionale Aménagement et construction (Arac), bras armé de la construction de la région Occitanie, s’adapte ainsi au jour le jour.
« Nous pensions dans un premier temps profiter des fermetures des établissements scolaires pour redéployer des travaux d’entretien, mais le confinement change la donne et nous oblige à organiser la fermeture progressive des chantiers », décrit Aurélien Joubert, le directeur de l’agence. D’ailleurs dès mardi 17 mars, une majorité de grandes entreprises du BTP nous a informés de son souhait d’arrêter les chantiers. »
A l’inverse, quelques petits artisans ont manifesté leur volonté de pouvoir continuer à travailler malgré le confinement en respectant les conditions de sécurité sanitaire. « Nous ne voulons pas les pénaliser et donc nous regardons très précisément au cas par cas si cela est possible », indique Aurélien Joubert. L’ensemble des chantiers, actuellement mis en veille par l’agence régionale Aménagement et construction de la région Occitanie, représente 300 millions d’euros HT.
Logistique de crise
Même organisation au sein du conseil départemental de Haute-Garonne. « On se met d’accord avec les entreprises pour suspendre les chantiers et tout sera régularisé par avenant pour que personne ne soit pénalisé par les retards engendrés », détaille Bertrand Looses, le directeur général des services.
Au sein de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui rassemble 55 opérateurs en Occitanie, l’heure est aussi à la logistique de crise. « Même s’ils ne sont, en théorie, pas interdits, tous les chantiers des bailleurs de l’USH seront à l’arrêt d’ici une semaine, ce qui représente environ 10 000 logements », décrit Jean-Michel Fabre, le président de l’USH Occitanie. Le représentant des bailleurs veille en revanche à la continuité des travaux urgents de maintenance et d’entretien (ascenseurs, électricité, etc.) dans l’ensemble du parc.
Assurer la continuité des paiements
Si toutes les commissions d’appels d’offres ont été gelées chez les maîtres d’ouvrage, les consultations déjà lancées se poursuivent avec des délais allongés. « Au conseil départemental, nous avons accordé un premier délai de deux mois pour se donner de la visibilité, puis nous aviserons, indique Bertrand Looses. En revanche, « tous les avenants qui étaient en cours ont été validés et vont être mis en œuvre. De même, nos marchés sont dématérialisés et tous les paiements des prestations en cours seront assurés », rassure-t-il.
A l’Arac, les délais d’appels d’offres courent désormais jusqu’au 15 avril, là aussi, pour commencer. « Il n’y aura pas de rupture dans le circuit des paiements », précise Aurélien Joubert, et notre position est, d’ailleurs, d’être très tolérant sur les avances de paiement. »