Vous pilotez le projet de piétonnisation du Vieux-Port. Quels sont les objectifs d’un tel projet ?
D’abord, il faut savoir qu’en tant que chercheur, sociologue, et Marseillais, j’ai effectué mon premier travail d’étude sur la piétonnisation de la rue Saint-Ferréol, la toute première rue piétonne de Marseille, et quand je me suis engagé en politique, c’était dans le but de faire avancer le dossier de la piétonnisation du port. L’idée est simple : faire du lieu fondateur de la ville une grande scène, un monument urbain. Les villes qui fonctionnent le mieux dans le monde sont celles qui ont réussi à créer un grand espace «agorique». Depuis quarante ans, le temps de travail ne cesse de diminuer. Les gens ont plus de temps libre et un nouvel usage de l’espace urbain s’est instauré. Dans une ville comme Marseille, c’est 10 à 15 % du temps qui est consacré au travail. Ne riez pas ! Ailleurs, la moyenne est de 12 %.
Créer une nouvelle agora, donc. Mais sur le plan urbain, quelles sont les conséquences ?
La ville, ce sont des lieux aléatoires de rencontres. Ce projet est destiné à « faire ville ». A Marseille, il n’y a plus de places publiques de rencontres. Nous avons donc créé cette immense place. En même temps, tout le plan de circulation a été repensé, avec des « espaces 30 », des voies réservées aux bus et des réaménagements des boulevards périphériques existants. Au sud, il est prévu de couvrir le bassin de carénage du fort Saint-Nicolas pour rattraper le dénivelé avec la vieille ville. Enfin, le projet final prévoit un immense espace vert qu’on pourra parcourir comme une promenade en surplomb sur la mer et qui permettra de se rendre à pied jusqu’à la plage des Catalans en passant par le Pharo.
Une première phase vient de s’achever. Quel sera l’échéancier futur ?
Il est à signaler qu’aucun recours n’est venu retarder le chantier. En 2014, nous terminerons le contournement du Vieux- Port, qui devrait être livré fin 2015. A partir de 2018, ce sera la couverture du bassin de carénage et l’aménagement de ce que le paysagiste Michel Desvigne a appelé la « chaîne des parcs ». Au total, le projet est estimé à 80 millions d’euros.
