La rationalisation du patrimoine périphérique de Gecina se poursuit. Au premier semestre 2021, la société d'investissement immobilier cotée (SIIC) a réalisé ou sécurisé 406 M€ de cessions de bureaux, commerces ou parkings, jugés trop grands, vétustes, etc. et localisés en banlieue parisienne.
« Nous sommes passés de 55 % en 2014 à 66 % de bureaux situés dans Paris-intramuros, où la reprise de la demande placée est de +24 % par rapport au premier semestre 2020 », souligne Méka Brunel, directrice générale, lors de la présentation des résultats financiers ce vendredi 23 juillet.
« Localisations très prime »
Si ces derniers mois l’augmentation de la vacance a surtout été marquée, selon CBRE, en première couronne (nord et est), à La Défense et dans le quartier central des affaires (QCA) de Paris, où Gecina est particulièrement présent, ce renforcement de la centralité se justifie par « la préférence des clients pour les meilleurs immeubles dans les meilleurs quartiers avec transports, services, mixité d’usages, etc. » résume-t-elle.
Sur fond de concurrence féroce avec les fonds d’investissement français et étrangers qui misent aussi sur les emplacements prime, la dirigeante est convaincue que Gecina va se démarquer grâce à son « hub d’immeubles pas réplicable », destiné à se développer.
Illustration avec un projet emblématique : l’ancien siège de PSA, avenue de la Grande-Armée (XVIe). Eiffage Construction a démarré le chantier fin 2019, pour une livraison annoncée en 2022. Boston Consulting Group occupera 80 % des 33 500 m² de surface utile.
Pour les projets non commercialisés, avec une livraison en 2024, « pas d’inquiétude, nous sommes dans des localisations très prime à Paris et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) », assure Nicolas Dutreuil, directeur général adjoint chargé des finances.
Quid de La Défense, premier quartier d’affaires européen boudé par les potentiels preneurs ? « Le plus grand quartier d’affaires européen reste un lieu d’innovation. Je crois en la régénération urbaine, aux projets de mixité avec des logements », répond la DG.
Co-promotion dans le résidentiel
Spécialisé dans le tertiaire, qui pèse 81 % de son patrimoine valorisé à 20 Mds €, le groupe est plus que jamais en quête d’opportunités dans le logement, résidences gérées incluses. « Le résidentiel revient au centre de notre stratégie », explique Nicolas Dutreuil.
Sur ses 17 projets engagés avec livraison prévue avant fin 2024, Gecina compte dix programmes résidentiels pour un coût total de 401 M€. A titre de comparaison, neuf immeubles de bureaux et une résidence ont été livrés depuis 2019.
Plus de 1 000 logements, principalement à Paris, sont en cours de développement ou de négociation. En co-promotion avec Nexity (jusqu’à 4 000 logements entre 2020 et 2024) et Woodeum (jusqu’à 1 000 logements en bois entre 2021 et 2025). « Ces partenariats non exclusifs nous ont permis d’attirer d’autres promoteurs », confie Méka Brunel.
En témoigne l’acquisition en Vefa (Vente en état futur d’achèvement) de 113 logements à Bordeaux. Projet développé par Cogedim, Nexity et Pitch Promotion. Très souvent, ces groupements de promoteurs pratiquent la vente en bloc afin de « baisser leur stock rapidement », observe-t-elle.
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A chaque opération, l’idée est d’acquérir, via sa filiale résidentielle Homya, tous les logements, destinés exclusivement à la location et commercialisés par YouFirst residence. La marque gère plus de 6 000 logements, avec une forte présence dans le XVe arrondissement parisien, particulièrement résidentiel.
Enfin, le développement dans le logement, générateur de loyers pour Gecina, passe par « une densification des parties communes, des cours, l’ajout de deux ou trois étages d’un immeuble de notre patrimoine ou la transformation de bureaux en logements », développe Méka Brunel. Dernier exemple : Dareau (Paris, XIVe), avec 90 logements en lieu et place d'espaces de travail à désamianter. Livraison prévue en 2023.