Toujours plus de m² de bureaux inoccupés en Ile-de-France. Le nouveau record de l’offre immédiate culmine à 4 111 000 m² au troisième trimestre (T3).
Ainsi le taux de vacance passe de 7,4% au T2 à 7,5%. Un niveau jamais enregistré par le Groupement d’intérêt économique (GIE) Immostat, créé en 2001. A l’époque, l’offre immédiate de bureaux franciliens s’élevait à 1 088 000m². Avant la crise sanitaire, c’est-à-dire au T4 2019, celle-ci s’établissait à 2 717 000m².
« D’un côté, la vacance continue de se contraindre dans les secteurs les plus attractifs. De l’autre, des pressions à la hausse se font sentir sur certains bassins tertiaires, déjà sur-offreurs, en raison de la livraison de programmes neufs / restructurés en attente de preneurs. Cette dichotomie et ce maintien de l’offre vacante à haut niveau en Ile-de-France devrait perdurer encore plusieurs trimestres », observe Alexandre Fontaine, directeur exécutif chargé des bureaux en Ile-de-France chez CBRE, société de conseil membre d’Immostat.
La commercialisation s’essouffle
Autre indicateur à observer : la demande placée. « Près de 460 000 m² de bureaux ont été commercialisés en Ile-de-France au 3ème trimestre 2022, un chiffre inférieur aux performances constatées aux 1er et 2ème trimestres, au cours desquels le seuil des 500 000 m² avait été franchi. La demande placée depuis le début de l’année se porte ainsi à 1 488 300m², un volume proche de la moyenne décennale (-4%) », analyse la société de conseil JLL, également membre d’Immostat.
En Ile-de-France, la demande placée de bureaux devrait repasser la barre des 2 millions de m² en 2025, anticipait l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) le mois dernier. Un niveau qui se rapprocherait de celui des années pré-Covid (2,3 millions de m² commercialisés en moyenne entre 2014 et 2019). Quant au taux de vacance, à son plus haut historique actuellement (7,5%), il devrait frôler les 8% en 2024 avant de redescendre lentement.
Des investissements programmés avant la guerre en Ukraine
Enfin, après 3,1Mds au T1 puis 4,6Mds au T2, plus de 5Mds€ ont été engagés en Ile-de-France au T3. Ce volume de 12,7Mds€ sur neuf mois, en hausse de 44% sur un an, est supérieur de 13% à la moyenne décennale. A l’échelle nationale, les investissements progressent de 34% sur un an. « Ces bons résultats demeurent néanmoins le fruit de négociations engagées avant le conflit en Ukraine et ses conséquences sur l’inflation et les politiques monétaires », souligne JLL.