Bienvenue à l’Alliance du diagnostic immobilier (ADI) ! A ne pas confondre avec l’Association des Directeurs immobiliers (ADI)… Après une phase « politique » en 2024, la fusion entre la Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fédération nationale de l’immobilier (CDI-Fnaim) et la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (Fidi) est effective depuis ce mois de janvier.
« Ce rapprochement était une première étape, un galop d’essai, pour nous projeter dans l’union, explique Lionel Janot, le porte-parole de l’ex-Fidi qui partage la coprésidence de l’ADI avec Yannick Ainouche, son homologue de l’ex-CDI-Fnaim,. L’objectif est de parler d’une seule et même voix auprès des pouvoirs publics qui souhaitent, de leur côté, que les acteurs représentatifs du marché soient moins nombreux. »
Même si une partie des adhérents semble manquer à l’appel (les deux fédérations en totalisaient 1800 contre plus d’un millier aujourd’hui), le coprésident de cette alliance revendique la première place de la représentativité, avec « le plus grand nombre de diagnostiqueurs alors que l’adhésion est volontaire ». Selon l’ADI, la France compterait entre 5000 et 7000 entreprises de diagnostic pour un total de 15 500 personnes ayant les certifications nécessaires pour exercer, mais pas forcément actives. Une étude du cabinet Xerfi avance le chiffre de 11 500 professionnels environ quand le gouvernement en recense 7500…
Le nouveau syndicat professionnel dit accueillir la diversité des structures de cette filière atomisée. « Dans un environnement réglementaire de plus en plus complexe, les solos adhèrent pour bénéficier de réponses assurancielles, techniques, juridiques ainsi qu’en matière de certification, affirme le co-président de l’ADI. Quant aux ETI, aux PME et aux réseaux adhérents, ils apprécient notre capacité à représenter leur métier et à nous projeter. »
Pas de complaisance mais vers une harmonisation
Opposable depuis 2021, le diagnostic de performance énergétique (DPE) -réalisé par un diagnostiqueur certifié- joue un rôle central dans la chasse aux passoires thermiques. Mais sa fiabilité est régulièrement pointée du doigt. Après l’association UFC-Que Choisir ou encore l’application Hello Watt, la start-up Krno a jeté un nouveau pavé dans la mare en novembre dernier, avec une étude sur les « DPE de complaisance » qui fait état d’une « manipulation intentionnelle » d’ampleur.
« Non seulement, certains paramètres de l’étude sont à revoir, répond Lionel Janot, mais en matière de DPE de complaisance, à qui profiterait le crime puisque nous sommes responsables des informations produites et qu’un second DPE peut être opposable au premier avec des conséquences redoutables pour les diagnostiqueurs ? Il n’y a qu’à observer l’effet boomerang de la jurisprudence pour comprendre que la manipulation de ce type est très marginale. »
Bien au contraire, le coprésident de l’ADI veut rassurer sur la fiabilité de la profession qu’il représente : « Le diagnostiqueur dispose des informations et documents du propriétaire ainsi que les mesures constatées sur place. Sur celles-ci, il peut y avoir des différences en raison de finesses à connaître et à rappeler. »
C’est la raison pour laquelle le syndicat est engagé dans la démarche de norme volontaire AFNOR lancée en octobre dernier et destinée à améliorer la réalisation du DPE. « Pas satisfait » du sort réservé aux professionnels dans le cadre de la certification, l’ADI attend enfin de la part de l’Etat une « cadence de contrôles de DPE sur ouvrage moins féroce. Que la certification soit un filtre, c’est une chose, mais sans excès », ajoute encore Lionel Janot. Ce dernier appelle enfin à dépasser « le seul pan du DPE et de la rénovation énergétique » et à lancer une réflexion sur l’avenir de la filière et des formations nécessaires à un métier qui n’a finalement qu’un quart de siècle.