Le groupe français de matériaux de construction vient d'annoncer un plongeon de 49% de son résultat net au premier semestre 2003, à 148 millions d'euros (contre 291 M un an plus tôt), et une chute de 23% de son résultat d'exploitation courant à 670 millions d'euros (contre 868 M EUR), dans un communiqué jeudi.
La dette nette consolidée du groupe a baissé de 13% au 30 juin 2003 à 10,11 milliards d'euros, contre 11,60 mds un an plus tôt, mais la marge brute d'autofinancement de Lafarge a chuté dans la même période de 32% à 616 millions d'euros (contre 900 M EUR au premier semestre 2002).
"Dans un environnement généralement favorable de nos prix, nous gardons le cap sur l'amélioration de nos performances opérationnelles et sur notre programme de cession d'actifs de 400 à 600 millions d'euros", a déclaré le directeur général Bernard Kasriel, dans le communiqué. "Nous sommes en ligne avec ces objectifs et réitérons notre attente d'un résultat d'exploitation stable pour 2003 hors effet de change et sauf conditions climatiques inhabituelles en fin d'année", a-t-il assuré.
Par branche d'activité, le résultat d'exploitation du Ciment a reculé de 18,2% à 561 millions d'euros contre 686 M EUR un an plus tôt, et de 5,9% à change, périmètre et méthode d'amortissement constants.
Dans cette branche qui représente 84% du chiffre d'affaires courant à fin juin 2003, le résultat d'exploitation est en baisse en Europe de l'Ouest à 261 M EUR (contre 290 M EUR), en Amérique du Nord avec 54 M EUR contre 88 M EUR, ainsi que dans les pays émergents (246 M EUR contre 308 M EUR).
Le résultat d'exploitation des Granulats et Béton a baissé de 39% à 52 M EUR contre 85 M EUR, et de 37% à change, périmètre et méthode d'amortissement constants. Ce même résultat a chuté de 26% dans la Toiture à 37 M EUR (50 M EUR au 1S02) et de 2,6% dans le Plâtre à 38 M EUR (contre 39 M EUR).
Selon M. Kasriel, ces résultats s'expliquent par "le contraste entre un hiver particulièrement rigoureux au premier trimestre 2003 et un hiver anormalement doux en 2002", ce qui a "créé une distorsion dans la lecture de nos résultats semestriels".
De plus, les plus-values de cession se sont élevées à 8 M EUR au premier semestre, contre 101 M EUR un an plus tôt, ce qui a contribué à la baisse du résultat net, mais "depuis le 1er juillet 2003 le groupe a réalisé des cessions d'actifs à hauteur de 110 millions d'euros", a-t-il ajouté.
Les investissements se sont élevés à 372 millions d'euros au premier semestre contre 738 M EUR un an plus tôt.
Le directeur général de Lafarge a précisé lors d'une conférence par téléphone que son groupe avait pu malgré les tensions liées à la guerre en Irak réduire ses coûts en énergie, et que la forte baisse des prix constatée depuis l'an dernier en Allemagne et aux Philippines était désormais terminée. "Ces éléments confirment nos hypothèses" de résultats pour 2003, a-t-il expliqué.
