NUMERIQUE
« Rendre l’enseignement du BIM obligatoire pour les futurs architectes et ingénieurs »
Alors que les filières professionnelles enseignent les processus liés au Building information modeling (BIM) depuis quelques années déjà, les écoles d’architectes et certaines écoles d’ingénieurs peinent à enseigner autre chose que les technologies 3D classiques. Or le BIM ne se résume pas à la visualisation en 3D d’un projet, mais modifie en profondeur la façon de travailler et de collaborer entre professionnels. Nos voisins anglo-saxons, nordiques et italiens intègrent déjà des cursus de haut niveau sur ces sujets afin de préparer leurs futures élites. Et ils sont de plus en plus nombreux à venir travailler en France. Rendre obligatoire l’enseignement du BIM va devenir une question de survie pour nos filière architecture et ingénierie face à la concurrence internationale.
Emmanuel Di Giacomo, architecte et responsable du développement de l’écosystème BIM chez Autodesk.
«?Evaluer les Smart Cities sur le respect des données personnelles?»
«?Pourquoi ne pas mettre en place un critère de conformité au respect des données personnelles des smart cities?? Cela pourrait prendre la forme d’une note, à l’instar des étiquettes de performance énergétique. Les organisations professionnelles, mais aussi la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) seraient mobilisées. Les acquéreurs soucieux d’acheter ou de louer dans un quartier, une ville, un immeuble respectant leurs données personnelles disposeraient ainsi d’un véritable référentiel.?»
Xavier Pican, avocat associé, cabinet Osborne Clarke
« Créer des assurances dédiées aux dangers de la cybercriminalité pour les Smartcities »
Un sujet très actuel mais probablement sous-estimé : nous n’en sommes qu’aux prémices des échanges de maquettes numérique, de leurs interconnexions avec d'autres environnements logiciels, Mais bientôt ces échanges seront le quotidien des projets de Smartcities, ce qui va accentuer les risques de perte de données et/ou de cybercriminalité (basée sur la valeur prétendue des informations disponibles). Le risque informatique intègre aujourd'hui la dimension perte/intrusion des données. Il faut aller plus loin et créer des polices d’assurance dédiées aux Smartcities.
Xavier Pican, avocat associé, cabinet Osborne Clarke
« Sécuriser la maquette numérique avec la Blockchain »
Cette technologies permet d'authentifier, de sécuriser les contributions des acteurs dans la maquette numérique et facilite donc les partages et la contractualisation nécessaire. Face aux développements de solutions logicielles diverses, il devient important de garantir la pérennité des informations comme le respect des obligations de chacun. La blockchain (https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/), qui « découpe » et stocke les informations de façon sécurisée, apporte ces garanties techniques aux utilisateurs.
Xavier Pican, avocat associé, cabinet Osborne Clarke
« Créer un fonds d'investissement dédié à la création et aux développements de start-up dans l'immobilier »
Ce fonds assurera l'indépendance technologique de la filière, sécurisera les modes d'échanges et de transaction afin d’offrir un haut niveau de services aux Smartcities de demain. C'est un enjeu de compétitivité internationale. Nous voyons bien que ce secteur immobilier français est déjà lourdement concurrencé par des acteurs majeurs de la « données » qui capables d’offrir des services clés en main à des nouveaux quartiers. C'est pour cette raison qu'il faut favoriser la création et le développement d'acteurs qui pourront s'intercaler avec ces géants internationaux.
Xavier Pican, avocat associé, cabinet Osborne Clarke
TECHNIQUE
« Installer des toits solaires pour toutes opérations neuves et lors des rénovations lourdes »
La mesure concernerait d’abord le solaire photovoltaïque mais aussi le solaire thermique et tous les types de bâtiments : logements, bureaux, hangars industriels et agricoles... Si on ne prend en compte que les consommations d’électricité, celles-ci représentent chaque année un peu plus 7000 kWh/habitant et sur tous les usages nationaux. Or un panneau photovoltaïque récent et correctement exposé produit 200 kWh/m². Il suffit donc de 35 m² de panneaux par habitant pour assurer la couverture de la totalité de la demande électrique nationale. Ce gisement spatial est spectaculaire, les technologies sont absolument matures et rentables économiquement. Cette mesure accélérait la mise en œuvre des boucles locales d'énergie et les synergies de stockage avec la mobilité électrique.
Raphaël Ménard, président d’Elioth, filiale d’Egis.
« Instaurer une Taxe sur la matière ajoutée (TMA) »
Cette taxe sur la matière ajoutée fonctionnerait sur le modèle de la TVA des produits de consommation. Elle concernerait toutes les matières dont les stocks à l’échelle mondiale sont finis. Il s’agit bien sûr du pétrole et de ses dérivés, mais aussi des minerais, du sable, etc. L’idée est de taxer les matières qui ne sont pas issues du réemploi ou du biosourcé. Ce mécanisme permettrait ainsi de limiter la ponction sur les stocks de matériaux non renouvelable et d’encourager les acteurs de la construction à repenser leurs approvisionnements en matières premières et le choix des matériaux qu’ils mettent en œuvre. Chacun serait ainsi incité à réduire l’ajout de matières neuves ou non renouvelables.
Raphaël Ménard, président d’Elioth, filiale d’Egis.
«?Lancer un plan dédié à l’impression 3D?»
«?Avec la révolution numérique, la construction connaîtra une révolution qui doit aller au-delà du BIM, dont l’essor est impulsé par l’Etat. L’impression 3D pour les matériaux doit devenir une filière d’excellence. Des tests dans des bâtiments publics aideraient par exemple à accélérer la certification auprès du CSTB et faire émerger, en concertation avec tous les acteurs, des pratiques qui permettent une transition enthousiaste plutôt qu’une disruption violente.?»
Alain Guillen, cofondateur de la start-up XtreeE
«?Créer un indicateur de l’impact économique local par chantier?»
«?Pour maintenir un tissu industriel en France, il serait pertinent de créer un indicateur prenant en compte l’impact du chantier sur l’emploi local mais aussi sur l’approvisionnement auprès des usines à proximité. Indicateur qui figurerait par exemple dans un bilan RSE annuel.?»
Bart Deman, directeur général de KP1