Comment se porte le marché de l’immobilier logistique ?
Jean-Paul Deheeger : Avec 1,8?million de m² d’entrepôts de plus de 5?000?m² placés l’an dernier en France (dont 73?% sur les quatre grands pôles de la dorsale nord-sud), le marché de la logistique a chuté de 25?% sur un an. Ce segment de l’immobilier d’entreprise est toujours très corrélé à la croissance économique. Les bâtiments dont la surface est comprise entre 10?000?et 20?000?m² et ceux de plus de 30?000?m² ont le plus souffert. Ceux de moyenne taille se sont maintenus grâce à la grande distribution.

L’année 2013 s’annonce-t-elle sous de meilleurs auspices ?
Jean-Paul Deheeger : Ne voyant aucun frémissement de reprise économique à six mois, je doute que le marché s’améliore en 2013. Deux tendances se dégagent toutefois. D’abord, les projets clés en main se développent à la faveur de taux d’intérêt très bas, passant de 36?à 42?% des transactions de plus de 10?000?m² en un an. Ensuite, le retour des investisseurs se confirme. Ils considèrent que le marché a déjà atteint son point bas et profitent de taux de rendement assez attractifs. Si le nombre d’acteurs reste faible, l’offre encore rare maintient la tension sur les taux pour les bâtiments logistiques récents et bien situés.
La logistique est-elle également confrontée au manque de foncier disponible ?
Jean-Paul Deheeger : Oui. Et si le marché repart d’ici un ou deux ans, le manque de réserves foncières – avec un niveau d’activité semblable à 2005, la totalité des fonciers disponibles serait épuisée en un an – va provoquer un fort déséquilibre entre offre et demande. Dans la mesure où il faut au moins deux ans pour sortir une opération sur un terrain aménagé, les fonciers de demain devraient déjà être en préparation. Or, ce n’est pas le cas. Nous devons donc alerter les grandes métropoles et les politiques.
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