Pour les distributeurs de matériel électrique, au-delà de la conjoncture actuelle, c'est bien la tendance qui mérite d'être prise en compte. « En France, le court terme connaît des difficultés pour plusieurs raisons, dont la crise structurelle de la construction neuve dans le résidentiel et un accompagnement pour le moins perturbé des aides dans la rénovation énergétique, ainsi que le bas de cycle en matière d'investissements des entreprises industrielles et tertiaires », avance Olivier Cianelli, directeur commercial de Sonepar France. Thomas Moreau, président de Rexel France, souligne la fin de la période inflationniste : « La distribution professionnelle est en situation de ralentissement par rapport à 2022 et 2023. La période post-Covid-19 avait été marquée par de fortes demandes, et la difficulté était de gérer le stock. Nous sommes en quelque sorte revenus à la normale, avec des volumes d'avant-Covid, une inflation de retour à + 1 % quand nous avions connu des pics à + 10/13 %. Notre stratégie commerciale est équitablement répartie entre le résidentiel, l'industrie et le tertiaire, une ventilation des marchés qui nous apporte un puissant équilibre dans un contexte bousculé. » Tous les intervenants reconnaissent que le marché a « pris de plein fouet » la chute de régime dans le neuf, mais tout n'est pas à l'arrêt. La problématique des prêts immobiliers et l'évolution des normes perturbent le marché, qui porte ses efforts sur la rénovation, à la fois dans le résidentiel, le tertiaire et l'industriel. L'enjeu est de se préparer à la relance du secteur.
5,7 Md€
Le chiffre d'affaires de la distribution de matériel électrique en 2023
+ 0,7 % L'évolution par rapport à 2022.
Source : Coedis.
Tout en appelant de ses vœux l'intensification de la formation de main-d'œuvre qualifiée, notamment sur les équipements thermodynamiques « pour répondre rapidement à la demande », Coédis estime que la relance passera par « le soutien en termes de service et d'accompagnement à la montée en compétence, les orientations de l'offre vers des marchés en potentiels de croissance avérés, portés par des dispositifs publics (MaPrimeRénov', MaPrimeAdapt', décret tertiaire, plan écoles… ), ainsi que le rapprochement collaboratif avec les structures territoriales de France Rénov' et des organismes de financement des travaux, notamment de rénovation d'ampleur ». Autant de caps que les enseignes, à leur échelle et sur leur périmètre, ont déjà commencé à aborder.
