Les entreprises de démolition croulent sous le poids des nouvelles obligations

Les 13èmes Rencontres des métiers du Syndicat national des entreprises de démolition se tiennent ce 23 mai à Strasbourg. Son président Nathanaël Cornet-Philippe, nous fait part notamment du climat anxiogène dans lequel évoluent les entreprises du secteur.

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Nathanaël Cornet-Philippe, président du SNED

Nathanaël Cornet-Philippe : L’année 2013 a été globalement bien orientée en termes d’activité, avec des petites tensions en fin d’année sur les prix en particulier dans l’activité démolition. Sur ce segment, l’activité reste handicapée par les difficultés de budget des donneurs d'ordre et la hausse des coûts de désamiantage. En réhabilitation, il y a de fréquents reports de travaux, voire des annulations. Dans le désamiantage, l’activité est restée soutenue en 2013. Quant au carottage-sciage de béton, les professionnels souffrent structurellement d’un manque de visibilité : c’est encore plus le cas en temps de crise. Globalement, tous nos métiers souffrent d’un manque de visibilité. Dans la démolition, les volumes ne s’effondrent pas, mais les prix sont très bas. Depuis septembre, on peut même dire que nos entreprises évoluent dans un climat anxiogène. Les entrepreneurs ne pensent qu’à remplir leur carnet de commandes, aux dépens des niveaux de prix.

N. C.-Ph. : Difficile à dire. La période estivale est traditionnellement plus forte en termes d’activité. Nous verrons si les clients lanceront davantage de programmes.

N. C.-Ph. : Les sujets liés à la réglementation, notamment les nouvelles obligations en matière d’habilitation électrique et de travaux à proximité des réseaux.

N. C.-Ph. : La gestion des fiches pénibilité représenterait un travail administratif très important. Cette partie du dispositif nous inquiète beaucoup, à l’instar du secteur de la construction en général. Mais nous n’oublions pas de nous atteler au vrai travail de fond : diminuer la pénibilité sur nos chantiers, en particulier par la mécanisation des taches. C’est pourquoi nous présenterons, lors de nos Rencontres 2014, les résultats de nos travaux réalisés avec l’Organisme professionnel de prévention du BTP, sur l’amélioration des conditions de travail.  Sur ce même sujet, nous lancerons, lors de notre assemblée générale 2015, un prix annuel de l’innovation dans nos métiers.

N. C.-Ph. : Il s’agira de récompenser un fabricant ou une entreprise ayant mis en œuvre un système breveté ou un mode de fonctionnement permettant de faire avancer toute la profession. Ce prix concernera nos trois corps de métiers, désamiantage, démolition, carottage-sciage. À travers ce concours, nous souhaitons accompagner cette démarche de mécanisation et de diminution de la pénibilité.

N. C.-Ph. : Elle est à l’ordre du jour chez les préventeurs. Les opérations de retrait de plomb sont davantage surveillées qu’avant. Il y a eu des arrêts de chantier parce que la réglementation n’était pas assez bien appliquée.

N. C.-Ph. : Nous leur parlerons du module de formation « Scier en sécurité », lancé par le Sned en 2011. Nous avons l’ambition d’en faire, à terme, l’équivalent d’un Caces. Il a pour but de tirer la profession vers le haut, de manière à ce que l’on ne confie plus une scie à quelqu’un qui n’a pas de formation. Pour crédibiliser la profession, ce module est notre cheval de bataille.

N. C.-Ph. : Le Sned a entamé un tour de France sur ce thème, il y a un an et demi, dans le but de sensibiliser les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre. Mais aussi d’informer nos adhérents. Nous le continuerons dans les mois prochains. La réglementation ne tend pas à faire retomber la responsabilité uniquement sur l’entreprise chargée du désamiantage, elle met tous les acteurs dans la boucle.

N. C.-Ph. : Plutôt que de parler d’un manque de laboratoires agréés, je dirais plutôt que nous manquons de préleveurs pour répondre à la demande dans les temps. Ce constat est fait par tous les acteurs, aujourd’hui. Nous travaillons actuellement avec l’administration pour rendre la réglementation plus applicable sur ce point-là.

N. C.-Ph. : Nous estimons qu’il est possible de faire un peu moins d’analyses, tout en étant plus efficace et plus rapide. Cela permettrait  de ne pas engorger les laboratoires avec des analyses inutiles. Et quitte à faire des analyses, autant les effectuer à des moments où le risque est plus probable, par exemple durant certaines phases du chantier. Nous jouons notre rôle de syndicat auprès de l’administration,  mais c’est bien sûr la direction générale du travail qui tranchera.

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