Les résultats des différents jurys régionaux font apparaître plusieurs tendances. Première conclusion : sur l'ensemble du territoire, la performance sociale accompagne les bons résultats économiques. Visiblement, les entreprises essaient de s'attacher leurs collaborateurs : intéressement, participation, primes, plans d'épargne entreprise, voire mutuelle, se généralisent dans les PME et ne sont plus l'apanage des grands groupes. Dans le Nord, en Rhône-Alpes, en Bretagne, les lauréats des catégories second oeuvre, gros oeuvre et TP allient ces exigences sociales et économiques. La société POA (Pathologies ouvrages d'art) lauréat de la catégorie performance sociale en Ile-de-France faisait aussi partie des entreprises présélectionnées pour la performance économique.
Deuxième tendance : les PME adoptent majoritairement deux stratégies : soit elles approfondissent un micromarché (ex : Basso, le lauréat gros oeuvre réalise toute son activité sur le golfe de Saint-Tropez). Objectif : assurer des prestations de qualité qui fidélisent la clientèle. Soit, au contraire, elles développent leur activité dans de nouveaux domaines d'intervention : démolition, VRD, désamiantage... à l'image du lauréat Ouest gros oeuvre, Dubuget à Bourges. Ou encore diversification à l'étranger, comme le lauréat Est en second oeuvre, Société nouvelle chauffage et climatisation (Alsace).
Troisième facteur commun : toutes les entreprises sont concernées par la transmission. Soit elle vient d'avoir lieu (lauréat Ouest second oeuvre, Ets Péau), soit elle se prépare (lauréat second oeuvre Rhône-Alpes, Christian Patru SA). D'où un souffle de jeunesse sur les PME traditionnelles. Trois des entreprises nominées dans le Sud-Ouest, sont aujourd'hui dirigées par des trentenaires, dont la lauréate dans la catégorie travaux publics Castillon (Pyrénées-Atlantiques). Les successeurs sont des moteurs de la diversification géographique ou par métiers. Comme Le Bras Frères (Meuse), lauréat gros oeuvre Est qui a orienté l'entreprise paternelle vers la charpente et les monuments historiques.
Quatrième caractéristique : alors que beaucoup de nominés de l'an dernier sont encore présents et bien classés cette année, les carences « relatives » de certaines régions sont frappantes. Aucune entreprise de TP en Haute-Normandie (avec le plus gros chantier TP de l'année au Havre), faiblesse en Auvergne et en Picardie, mais aussi en Alsace. Les entreprises de Paca globalement plus performantes que celles du Languedoc-Roussillon : aucun lauréat cette année à l'ouest du Rhône. On ne retrouve pas d'entreprises bordelaises ou toulousaines dans les premières places alors que s'y déroulent les plus gros chantiers (Airbus, tramway...). Quant à l'Ile-de-France, elle est coupée en deux avec à l'ouest, les majors du BTP et à l'est, les PME performantes, Paris étant absente du palmarès.
A noter que les coopératives (Scop) apparaissent une fois de plus en tête de tableaux, voire sont primées : performance sociale Ouest, second oeuvre Sud-Est, électricité Sud-Ouest et Est. On remarque aussi la très bonne rentabilité des entreprises de constructions électriques. Enfin, après les trois belles dernières années, l'horizon s'assombrit, même si les carnets de commande sont encore remplis. Les marges de l'an prochain ne seront pas au même niveau ! annonce-t-on déjà dans le Nord.
Méthodologie
Les prix Moniteur de la Construction récompensent les entreprises régionales les plus performantes, sur le plan économique et d'un point de vue social, dans quatre catégories : gros oeuvre, second oeuvre, installation électrique et travaux publics. La sélection des meilleures progressions du chiffre d'affaires pendant les trois années de l'activité (1999-2000-2001) et des meilleures marges de l'année 2001, réalisée par la société Bil-Fininfo, a servi de base aux jurys régionaux réunis dans les bureaux du «Moniteur» de Nantes, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux et Paris. Pour évaluer la performance sociale des entreprises, les jurys disposaient d'informations émanant de comités régionaux des Organismes professionnels de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), d'Associations régionales formation (Aref BTP) ou recueillies directement par les journalistes des bureaux régionaux du «Moniteur» auprès des entreprises.
Composition des jurys régionaux
Ile-de-France
- PASCAL BALLAND, Bil-Fininfo
- MICHEL FLEYGNAC, comité Ile-de-France de l'OPPBTP
- JEAN GRAFF, cellule économique du BTP d'Ile-de-France
- NATHALIE MOUTARDE, Le Moniteur Ile-de-France
- JEAN-MARIE PINEL, KPMG Audit
- FREDERIC VINCENT, BDPME réseau Ile-de-France
Ouest et Centre
- PATRICK ALVAREZ, KPMG
- GILLES DEBIEN, Cellule économique régionale
- BERTRAND ESCOLIN, Le Moniteur Grand Ouest
- CLAUDE FUSAI, Banque française du BTP
- EMMANUEL GUIMARD, Les Echos
- MICHEL ROUAULT, Dexia Crédit local
Nord
- MARC BARON, directeur de l'agence de Lille de BTP-Banque
- GUY CARTON, expert-comptable - commissaire aux comptes chez KPMG
- DOMINIQUE LEJEUNE, directeur de l'OPP-BTP Nord-Picardie
- ANNICK LOREAL, Le Moniteur Nord
Est
- JACQUES BALZER, ingénieur conseil à la Cram
- FRANCK BOUSSUGE, avocat au barreau de Strasbourg
- PHILIPPE DAHLMANN, délégué régional de Bil
- PHILIPPE GRILLAULT-LAROCHE, directeur général de la CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin
- PHILIPPE HIMMELBERGER, directeur des entreprises, de l'immobilier et de l'agriculture à la Banque populaire de la région économique de Strasbourg
- LAURENT MIGUET (Le Moniteur Est)
Rhône-Alpes - Auvergne
- PIERRE DELOHEN, Le Moniteur Rhône-Alpes et Auvergne
- MARIE-ANNICK DEPAGNEUX, journaliste Les Echos-Le Moniteur
- ROBERT OHAYON, expert-comptable
- JEAN SILLON, directeur régional BTP Banque
Méditerranée
- SYLVAIN CARRERE-GEE, secrétaire régional de la Banque de France (Paca)
- BERNARD HUMBEL, directeur de la Cellule économique régionale du BTP (Paca)
- REMY MARIO ET JEAN-MARC MATALON, Le Moniteur Méditerranée.
- HERVE SEREKIAN, président de commission à l'Ordre régional des experts-comptables (Paca)
Sud-Ouest
- PIERRE CAZAUX, président de la chambre socio-économique au tribunal de commerce de Bordeaux
- FREDERIC CHAPUT, chef d'entreprise, président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise de Bordeaux
- JEAN-BERNARD GILLES, Le Moniteur Grand Sud-Ouest
- VALERIE SCAPPATICCI, directeur de mission senior chez Ernst and Young Bordeaux
TABLEAUX :
Tableau des meilleurs résultats par spécialités pour chaque région