Logement : Kaufman & Broad voit revenir les clients

Si la crise de la demande oblige des concurrents à licencier massivement, Kaufman & Broad se dit plus inquiété par la crise de l’offre, qui dépend des autorisations délivrées. Même si les maires commencent à être « un peu plus réceptifs » à la baisse de production de logements, note Nordine Hachemi, P-DG du groupe.

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Le siège de Kaufman & Broad, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Le siège de Kaufman & Broad, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

« C’est facile de réduire les effectifs, mais plus difficile de reconstituer les équipes. » Nordine Hachemi, P-DG de Kaufman & Broad, tient à se démarquer de Vinci Immobilier, Nexity et Bouygues Immobilier, les trois grands promoteurs français contraints de passer par un plan social pour faire face aux difficultés des ménages à acquérir un logement neuf. En témoigne le nombre de ventes au détail divisé par deux depuis 2021, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).

Pourquoi Kaufman & Broad échapperait à l’étape PSE ? « Notre situation financière et économique est saine, répond Nordine Hachemi. L’entreprise maintient avec application sa stratégie de développement rentable qui privilégie la qualité des logements et la performance économique aux parts de marché. »

+10% de logements réservés

Kaufman & Broad semble résister à cette crise de la demande qui secoue depuis un an et demi le marché. Au premier trimestre, c’est-à-dire de décembre 2023 à février 2024 dans le cas du groupe basé à Courbevoie (Hauts-de-Seine), 1123 logements ont été réservés par des particuliers, des bailleurs sociaux ou des investisseurs institutionnels (+10% sur un an). En valeur, cela représente 252,7M€ TTC (+7,9%).

Si cette croissance des ventes constatée sur trois mois, la première depuis l’aggravation de la crise de la demande mi-2022, « ne permet pas de conclure à une reprise », selon Kaufman & Broad, d’autres opérateurs, comme Réalités, évoquent eux aussi une meilleure dynamique commerciale comparée à 2023, grâce aux particuliers qui reviennent timidement sur fond de légère baisse des taux depuis le début d’année. Chez le courtier Pretto par exemple, les ménages empruntent désormais sur 25 ans à moins de 4%. Une première depuis l’été dernier.

Forte exposition au marché résidentiel

D’autres indicateurs clés invitent à l’optimisme chez Kaufman & Broad. Son P-DG met en avant « les délais d’écoulement » de 4,1 mois, inférieurs à ceux du marché, estimés à plus de 20 mois par Adéquation, ainsi que la stabilité du « portefeuille foncier, qui comprend toutes les promesses d’achat de terrains qui permettent de développer des logements, sans permis de construire dans de nombreux cas ».

L’une des clés réside dans le renouvellement de l’offre commerciale, qui doit permettre au groupe de générer du cash. A condition d’obtenir des autorisations. « L’enjeu, c’est de faire entrer de nouveaux projets qui répondent aux contraintes économiques au marché. Cette offre est en train de remonter. Des maires sont un peu plus réceptifs à la crise, car ils en subissent les conséquences », en particulier fiscales, note Nordine Hachemi.

Kaufman & Broad demeure très dépendant de la crise du logement, puisque son chiffre d’affaires (CA) issu de ce marché en crise, qui s’élève à 197,2M€, en baisse de 14% par rapport au premier trimestre 2023, représente 86,5% du CA du groupe. Le CA tertiaire ressort à 27,2M€ ; celui des « autres activités » comme l’exploitation de résidences étudiantes, à 3,7M€.

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