Pour Serge Santunione, héritier avec son frère Jean-Charles de l’entreprise familiale de carrelage créée à Ajaccio il y a 51 ans, la démarche était évidente : « nous nous sommes spécialisés dans la pose de tous revêtements de sol, il fallait nous intéresser à de nouvelles activités ». Mais dans leur domaine de compétences. « Nous subissons une telle pression économique, qu’il vaut mieux éviter de s’éloigner de ce que nous maîtrisons ».
Alors en 2010, puis en 2011, il prend le train de l’éco-construction, en créant Kal’Isole et Kalichape. La première entité réalise l’isolation thermique de sols et de murs par projection de mousse polyuréthanne. Un procédé innovant qui éradique les ponts thermiques. « En plus de la formation technique et commerciale, nous avons suivi les modules FEE Bat pour répondre à l’éco-conditionnalité ». La seconde entité, Kalichape, assure la réalisation de chapes fluides, préparées sur chantier grâce à un camion automatisé. Deux mises en œuvre complémentaires pour une prestation globale, de l'isolation jusqu’aux revêtements de sol.
Une démarche commerciale fondamentale
Mais Serge Santunione ne s’est pas arrêté là. En 2012, il lance Acces’Île. « L’obligation d’accessibilité des bâtiments au 1er janvier 2015, dont le carrelage est un élément majeur, est une opportunité de marché », explique le dirigeant. Cette activité de diagnostic et de conseil a été la première de France à recevoir la marque Les Pros de l’Accessibilité, délivrée par la Fédération française du bâtiment (FFB). En parallèle, « notre entité tous corps d’état travaille avec d’autres entreprises pour proposer une offre globale de travaux en adéquation avec le diagnostic d’accessibilité ».
Certes, ces activités nouvelles peinent à décoller. Résultat : l’entrepreneur a décidé l’été dernier de recruter un commercial de terrain. « Je n’avais pas réalisé l’importance de cette démarche. Si ces trois entités ont des avantages en termes d’amélioration de la qualité du bâtiment ou d’économie globale, il faut une approche commerciale pour expliquer leur valeur ajoutée ». Et Serge Santunione n’est pas défaitiste pour autant. « Aujourd’hui, il faut se diversifier pour être moins vulnérable face à la concurrence, la pression sur les prix, le travail au noir, ou la pression fiscale ». Son objectif avoué à long terme : « jouer notre rôle en transmettant à nos enfants une structure dans les mêmes conditions que mon frère et moi l’avons reçue il y a trente ans ». Avec cette même envie d’entreprendre.