« Depuis la sortie de la crise Covid, les besoins en compétences dans l’ingénierie en général, et chez Ingérop en particulier ont augmenté », soulève Jacques-Olivier Durand, DRH du groupe d’ingénierie (1 700 salariés en France). Là où, auparavant, nous recrutions 180 à 200 personnes par an, nous accueillerons probablement 300 nouveaux collaborateurs d’ici à la fin 2022, soit une hausse de 40 %. »
Deux raisons à cela. En premier lieu, le turn-over, qui touche la profession depuis les évolutions engendrées par la pandémie. « Changements de vie, déménagements « jardin » ou encore développement du télétravail, illustre le DRH. Mais aussi notre croissance organique, avec des besoins particulièrement importants en Ile-de-France autour de projets comme les JO 2024, le Grand Paris express et le Grand hôpital Paris Nord à Saint-Ouen, auxquels nous participons, mais également au niveau de l’arc méditerranéen, ainsi qu’en région Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Ouest. »
Effets de la hausse de l'inflation sur les salaires
Ingérop est en quête de professionnels avec sept à dix ans d’expérience sur des profils de directeurs de projets complexes et de chefs de projets pluridisciplinaires « bâtiment » et « infrastructures ». « Nous recherchons également des experts techniques dans différents corps d’état « bâtiment » (courants faibles/courants forts, structures) et « infrastructures » (villes et mobilités) », développe Jacques-Olivier Durand.
Mais Ingérop est, comme ses concurrents, confronté à la hausse des salaires à l’embauche depuis début 2022 en raison de l’inflation, qui a atteint 5,2 % en mai sur un an. « D’où la nécessité parfois de consentir un effort sur certains profils, avec le risque d’accorder une rémunération supérieure à celle d’un collaborateur ayant un ou deux ans d’ancienneté », pointe le professionnel des RH. Et de préciser : « En interne, nous avons dégagé un budget d’augmentation de 3,25 % de la masse salariale au 1er janvier 2022 : nous n’avons pour le moment pas prévu de nouvelles revalorisations en cours d’année ».
Proximité managériale, intrapreneuriat et congé solidaire
Il faut aussi compter avec la pénurie de compétences qui sévit encore et toujours dans le secteur. Entre 150 et 200 postes sont ouverts en permanence chez Ingérop, « mais on compte aujourd’hui trois offres pour un candidat », rappelle Jacques Olivier-Durand. Le groupe s’emploie ainsi à valoriser ses atouts auprès des candidats, à commencer par la proximité managériale et un circuit de décision court. Mais aussi sa charte qui ouvre jusqu’à deux jours de télétravail hebdomadaires, ou encore l’octroi de chèques emploi service universel (Cesu) pré-financés à hauteur de 70 % par l'employeur pour la garde d'enfants jusqu'aux trois ans révolus.
Autre élément différenciant : la possibilité de prendre un congé solidaire, qui permet à un collaborateur de partir deux semaines en volontariat, en France ou à l’étranger avec l’ONG Planète Urgence ©, pour mener des actions citoyennes. De quoi « donner du sens au travail », commente le DRH. Pour séduire les candidats, Ingérop mise aussi sur IN3, son dispositif d’intrapreneuriat lancé en 2019 avec l'appui d’Impulse partners. « Une expérience qui bouscule nos ingénieurs !, se réjouit Jacques-Olivier Durand. Et même si toutes les idées ne sont pas retenues et s’ils ne vont pas au bout de l’aventure, ils en ressortent grandis. »