Entre 350 et 420 quartiers sont potentiellement concernés par l’Anru 3. Pour ce programme national qui doit succéder, en 2026, au Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), lancé en 2014, les bailleurs sociaux devront investir près de 30Mds€. Soit le montant total investi dans l’habitat, social ou non, dans le cadre du NPNRU.
Ces chiffres proviennent d’une brochure de l’Union sociale pour l’habitat (USH) datée du 17 septembre, en amont du Congrès HLM 2024, organisé à Montpellier du 24 au 26 septembre.
Objectif : participer au débat sur l’avenir de la politique de renouvellement urbain, confiée en décembre dernier à Anne-Claire Mialot, directrice générale de l’Anru, Cédric Van Styvendael, maire socialiste de Villeurbanne (Rhône), une commune bénéficiaire, et Jean-Martin Delorme, président de la section « habitat, aménagement et cohésion sociale » de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd). La remise de leur rapport final au gouvernement, enfin constitué, est prévue d’ici la fin de mois.
« Première analyse des besoins »
« Cette première analyse des besoins est le fruit d’une enquête auprès des bailleurs sociaux, qui n’ont pas tous répondu », explique Thierry Asselin, directeur des politiques urbaines et sociales de l’USH.
Attention aux biais : les répondants ont eu tendance à « prioriser leurs immeubles entiers gérés seuls et pas leurs logements situés dans des copropriétés », plus difficiles à entretenir en raison de la contrainte du vote en assemblée générale des copropriétaires, observe-t-il.
Alors que la crise du neuf freine encore plus la création de nouveaux logements sociaux, l’Anru 3 supposera, pour les organismes HLM, de « continuer à consolider la maîtrise d’ouvrage directe », insiste Thierry Asselin.
Sobriété et climat
A l’heure de la sobriété foncière, les organismes sont en outre invités à devenir « des opérateurs urbains dans différents contextes de projets (centres anciens, friches, entrées de ville, transformation des patrimoines Hlm…) au service des projets portés par les collectivités locales », lit-on dans le document de 56 pages.
D’autres conclusions donnent du poids aux élus locaux : « L’échelle intercommunale apparaît comme le niveau pertinent de la définition de la stratégie urbaine et de pilotage des enjeux d’habitat. » D’autres encore prennent en compte « l’urgence climatique », qui oblige à « revisiter l’existant, et notamment les espaces non-bâtis ».
Et au nom de la décarbonation de la construction, c’est écrit noir sur blanc : « l’enjeu (de l’Anru 3, NDLR) consiste à offrir des prestations équivalentes à celles des ouvrages neufs sans passer systématiquement par la démolition-reconstruction », plus émissive que l’option réhabilitation.