Calais travaille son image au Mipim

La ville confrontée aux crises migratoires a besoin d’hôtels et de logements diversifiés pour attirer les touristes européens et inverser la tendance de (faible) décroissance démographique.

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D’une surface de 28,3 hectares, le projet du secteur Arc Ouest (autour du port de plaisance) vise à renforcer le maillage entre le front de mer rénové et le centre-ville.
D’une surface de 28,3 hectares, le projet du secteur Arc Ouest (autour du port de plaisance) vise à renforcer le maillage entre le front de mer rénové et le centre-ville.

Au Marché international des professionnels de l’immobilier (Mipim), organisé du 14 au 17 mars à Cannes, de grands stands sont occupés par les métropoles de Lyon, Aix-Marseille, Nice, Toulouse, Montpellier… et une agglomération de seulement 105000 habitants : Grand Calais Terres et Mers.

L’occasion pour sa présidente LR Natacha Bouchart, la médiatique maire de Calais, de présenter quatre projets immobiliers qui participent au renouveau de son territoire bousculé par les crises migratoires.

« Un geste architectural qui interpelle »

Sur le front de mer rénové pour un investissement de plus de 46M€, un terrain détenu par la Ville de 9250m² avec vue sur la Manche, le chenal, le port de pêche… doit générer 36 appartements de standing et 99 chambres d’hôtel 3 ou 4 étoiles.

« Nous sommes actuellement en négociation avec un promoteur mais nous restons ouverts, confie Natacha Bouchart. L’idéal serait de déposer le PC dans l’année pour une livraison en 2025. Nous avons besoin de diversifier les logements : senior, handicap, étudiant… Et d’étoffer l’offre hôtelière. L’été dernier, le taux de remplissage a atteint 98% avec les Belges, les Allemands, les Hollandais, quelques Anglais qui commencent à revenir, et les Franciliens. »

Pour ce foncier, la maire dit « préférer » le béton au bois et veut « un geste architectural qui interpelle, en harmonie avec les palettes de couleurs gris-bleu de la Côte d’Opale ».

Marina avec logements, commerces et restaurants

Autour du bassin de plaisance qui appartient à l’intercommunalité, un immense terrain de la Ville de 28,3 hectares vise trois objectifs : « développer les connexions paysagères entre la ville et le Cap Blanc Nez, renforcer le maillage entre le front de mer et le centre-ville, et aménager l’espace urbain, reconquérir les berges des quais, valoriser l’activité balnéaire et de plaisance », présente l’élue.

Ce projet du secteur Arc Ouest devra rimer avec promenades, loisirs et bâtiments mixtes, à travers « une petite marina avec une cinquantaine de logements et des commerces et restaurants en pied d’immeubles », imagine-t-elle. La Ville compte également en profiter pour se doter d’un espace polyvalent de 3500 places dédié aux concerts, aux sports… et pourquoi pas à un salon nautique.

Des études de faisabilité sont prévues en 2023 pour nourrir le cahier des charges. Un appel à projets doit être lancé mi-2024. La maire préfèrerait travailler avec « un groupement architecte, promoteur et commercialisateur ».

Reconquête de friches

En parallèle, deux friches doivent générer de nouveaux logements, notamment sociaux, alors que la part HLM de 35% dépasse le quota SRU de 25%, à atteindre en 2025.

Dans la ZAC Coubertin, en charnière des quartiers nord, sud et ouest de Calais, une friche hospitalière de 7 ha a été identifiée. Deux parcelles viabilisées et aménagées par la Ville sont actuellement disponibles pour y bâtir « des équipements publics, un pôle de services et commerces ainsi que 152 logements diversifiés dont 30 logements intermédiaires et 37 maisons individuelles, à 5 minutes du centre-ville, des gares routière et ferroviaire, et à 10 minutes de la plage », détaille Natacha Bouchart.

La friche dite « des 4 coins », sur 2 hectares en centre-ville, doit quant à elle voir émerger un programme comprenant 60 logements individuels et collectifs. Voici le détail : 19 logements locatifs sociaux (LLS) intermédiaires pour le bailleur social Terre d’Opale Habitat, 19 LLS collectifs pour Habitat Hauts-de-France et 4 maisons en prêt social location-accession (PSLA), dont le PC sera déposé cette année. A ces lots conventionnés s’ajoutent 18 logements libres, à commercialiser en 2024.

Tous ces projets visent à attirer les touristes et à « maintenir la population », insiste Natacha Bouchart. Depuis son élection en 2008, Calais est passée de 74 817 habitants à 72 509, selon le dernier recensement de l’Insee de 2019.

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