Immobilier : des indicateurs environnementaux à harmoniser

Energie, recyclage, végétalisation, artificialisation… Les indicateurs chiffrés rendus publics par les acteurs immobiliers sont incomparables, à l’exception de l’intensité carbone, souligne une étude de Socotec.

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Un quart des acteurs immobiliers rendent publics leurs m² végétalisés ou coefficient de biotope par surface (CBS).

Pour comparer les acteurs immobiliers en matière environnementale, il faudra attendre.

Visés par le règlement délégué (UE) 2022/1288 du 6 avril 2022, qui les oblige depuis cette année à communiquer leurs données relatives à la biodiversité ou encore au climat, ces derniers sont encore en période de rodage. C’est ce que révèle une enquête déclarative réalisée par Socotec auprès de 47 acteurs, à 73% gestionnaires de bâtiments, et présentée le 9 novembre.

Absence de consensus

C’est sur l’adaptation au changement climatique que le chemin à parcourir paraît le plus sinueux. « Face à la diversité des aléas notamment, le marché n’a pas trouvé de consensus sur comment reporter sur ce sujet, dont l’enjeu est à la fois d’évaluer un risque et de mettre en œuvre des process pour traiter les alertes », illustre Bruno Kergrohen, directeur du développement immobilier durable chez Socotec.

Ainsi seulement 10% des acteurs rendent publics des indicateurs chiffrés sur la rénovation et la construction de bâtiments mieux adaptés aux conditions climatiques extrêmes, une utilisation plus rationnelle des ressources en eau...

Intensité carbone

En matière de biodiversité, seulement un quart des sondés rendent publics leurs m² labellisés, m² végétalisés, m² artificialisés ou coefficient de biotope par surface (CBS), c’est-à-dire la proportion des surfaces favorables à la nature par rapport à la surface totale de la parcelle.

Au chapitre économie circulaire, seulement un tiers des foncières cotées, Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et autres acteurs interrogés révèlent leurs indicateurs chiffrés.

En revanche, ils communiquent volontiers sur l’énergie et leur empreinte carbone (95%). Mais seulement 38% d’entre eux précisent l’intensité carbone de leur activité (en kgCO2eq/m².an) en intégrant le scope 3, plus difficile à mesurer que les scope 1 et 2 car dépendant des sous-traitants d’un chantier, du comportement des futurs locataires ou encore des mobilités liées à l’emplacement du bâtiment. 

Energie primaire ou finale ?

A date, seul un indicateur commun ressort. « L’intensité carbone en kgCO2eq/m².an sur les scope 1 et 2 est largement utilisé par les acteurs » via l’outil Carbon Risk Real Estate Monitor (CRREM), selon Frédéric Motta, directeur du pôle national durable de Socotec.

Altarea semble donc isolé. Début novembre, le groupe immobilier a communiqué une intensité carbone par m² par euro de chiffre d’affaires (360g de CO₂/€ en 2022). Mais attention à ne pas mélanger les torchons et les serviettes. « Un promoteur n’a pas la même activité qu’un gestionnaire », souligne Frédéric Motta.

Reste à harmoniser les méthodologies, les périmètres étudiés, les unités… Exemple : une majorité de déclarants communiquent sur la consommation d’énergie finale en kWhEF/m².an, quand une minorité parle en énergie primaire. Mais la donnée n’est pas toujours facile à récolter, notamment dans les parties privatives des immeubles résidentiels.

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