Faire des économies en libérant 25% des surfaces de bureaux occupés par l’Etat et ses opérateurs. L’annonce, dans La Tribune dimanche du 19 novembre, par le ministre délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, était sans calendrier. Interrogé par « Le Moniteur », son cabinet précise que cet objectif devra être atteint « d’ici 2030 ».
En volume, de quoi parle-t-on ? Sur les 24 millions de m² de bureaux dédiés aux ministères, à Pôle emploi ou encore à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit France), l’Etat loue 5,3 millions de m² pour un coût de 1,78 Md€ par an ; 12,7 millions de m² sont occupés et détenus de l’Etat ; 5,3 millions de m² sont occupés sans que ce soit la propriété de l’Etat. Le reliquat est constitué des biens occupés par les opérateurs qui peuvent aussi facturer un loyer à l’Etat. Ces loyers sont compris dans le 1,78 Md€.
Cession d’actifs à réhabiliter
Faut-il s’attendre à une vague de cession d’actifs à réhabiliter ? « Le but premier, c’est une meilleure gestion du patrimoine, pas de vendre la poule aux œufs d’or », explique son cabinet.
De vieilles cités administratives, par exemple, sont actuellement à vendre. A Lille, les 38 532m² de surface plancher (SP) de bureaux à céder seront remplacés par les 38 400m² (SP) du nouveau pôle, à livrer d’ici la fin d’année. Réduction de son empreinte immobilière oblige, l’Etat peut aussi vendre une partie d’un ensemble immobilier. C’est le cas à Rouen, où la réhabilitation en cours de la cité administrative des années 60 vise, entre autres, une « réduction des charges » locatives et de fonctionnement, liée à la densification de certains espaces, expliquait en 2019 la préfecture de Seine-Maritime, maître d’ouvrage.
Créer une foncière d’Etat
Espaces communs inclus, l’Etat offre 24m² en moyenne par agent : ministre, policier, conseiller de France Rénov’… Quid du flex office ? La Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) ne calcule pas le nombre de jours de présence, qui a baissé depuis la pandémie dans le privé. « Cette donnée est très variée en fonction des administrations, métiers et taille d’agglomération », précise le cabinet de Thomas Cazenave.
A terme, le ministre voudrait une foncière d’Etat qui gèrerait, dans un premier temps, les bureaux, dans un deuxième, d’autres catégories de bâtiments occupés et loués par l’Etat et ses opérateurs.