Le débat sur le besoin annuel en nouveaux logements est relancé. L’Union sociale pour l’habitat (USH) profitera du Congrès HLM, organisé du 3 au 5 octobre à Nantes, pour présenter son étude dédiée, réalisée par sa filiale Habitat & Territoires Conseil.
Conclusion ? Entre 2024 et 2030, la France devra créer 518 000 logements, neufs ou remis sur le marché, pour répondre aux défis du mal-logement, du desserrement des ménages, de l’arrivée d’immigrés, etc.
Le monde HLM plus gourmand que les promoteurs
Cette nouvelle estimation est donc supérieure aux plus récentes : 449 298 pour la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), 395 000 selon l’institut Thomas More ou encore 360 000 maximum d’après le Secrétariat à la planification écologique, rattaché à Matignon.
Contexte : moins de 380 000 autorisations et moins de 320 000 ouvertures de chantier ont été recensées ces douze derniers mois par le ministère de la Transition écologiques. Cette décroissance (-27,9% sur un an) est souhaitée par le gouvernement, qui mise clairement sur la décarbonation du parc existant. En témoigne le budget 2024 en hausse de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), chargée de distribuer les aides aux ménages pour les inciter à rénover.
Créer 198 000 logements sociaux par an
Pour ce qui est de la production HLM, l’USH estime que la France a besoin de 198 000 nouveaux logements sociaux par an. Et ce, dès 2024. Un objectif inatteignable : le secteur anticipe des chiffres en baisse en 2023 par rapport à 2022, qui était déjà « une mauvaise année » avec 95 679 agréments obtenus et 66 500 mises en chantier, rappelle Emmanuelle Cosse, sa présidente.
En cause ? La chute des ventes chez les promoteurs immobiliers, contrains de lever le pied sur la construction de logements sociaux. La Vente en l’état futur d’achèvement (Vefa), qui a représenté 52% de la production HLM nationale en 2022, est « intéressante mais doit être minoritaire », explique Emmanuelle Cosse, qui souhaite trouver un « équilibre », sans donner de chiffre.
Compenser la sortie des passoires thermiques
Dans le détail, les besoins en nouveaux logements à l’échelle nationale se décomposent ainsi : il en faudrait 122 000 pour « contribuer à résorber le mal-logement », 116 000 pour faire face au phénomène de décohabitation, 100 000 pour « répondre au maintien de la demande des résidences secondaires », 70 000 pour le solde migratoire, 50 000 pour « maintenir un taux de vacance nécessaire à la fluidité du marché », 33 000 pour « compenser lasortie du parc des logements les plus énergivores », ainsi que 23 000 pour le solde naturel, calcule l’USH.