Le bienveillant

Dominique Szulc, entrepreneur, lauréat national du prix Stars & Métiers -

Depuis trente-six ans, à Richwiller, dans le Haut-Rhin, l’autodidacte conçoit et entretient des espaces paysagers. Chantre du management participatif, conscient du bonheur que procure le jardin, il s’applique à impliquer ses collaborateurs dans toutes ses réalisations. Et n’hésite pas à ouvrir ses jardins aux curieux.

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Catogan immaculé, yeux azur et voix douce, Dominique Szulc respire la bienveillance. Paysagiste et créateur d’Uni-Vert, le lauréat du prix national Stars & Métiers pour sa gestion des ressources humaines semble le premier étonné par cette distinction. Le monde du travail, c’est très jeune que le jeune homme originaire de Mulhouse le découvre. À tout juste 18 ans, il abandonne le lycée et hésite entre l’horticulture et le paysagisme, c’est au paysagisme qu’il succombera. Pendant deux ans, l’amateur d’efforts physiques - il pratique la natation - savoure les travaux d’entretien dans une entreprise séculaire de la région : « Je chantais à longueur de temps ! Même quand je passais ma journée à planter des boutures racinées à la bêche ! » Au bout de deux ans, il passe son CAP en candidat libre et obtient son brevet d’aptitude horticole, section jardin et espaces verts. Son diplôme en poche, il pousse la porte de l’entreprise Jardins d’Alsace menée par Denis Pilliat. « J’ai découvert le bonheur de faire partie d’une équipe. Denis connaissait extrêmement bien les plantes ; il aimait partager ses connaissances… La joie de vivre régnait dans cette entreprise ! » Stimulé par ce quotidien riant, Dominique poursuit sa formation à l’école d’horticulture et de paysage de Roville-aux-Chênes, dans les Vosges, où il obtient un brevet d’agent de maîtrise. « Je me suis totalement immergé dans le monde végétal. Nos professeurs étaient exceptionnels. Ils dispensaient des cours de botanique ou de conception de jardin, mais aussi de relation humaine ! »

« Chaque jardin compte »

Fort de ces nouveaux savoirs, avec Sylviane, son épouse, il donne naissance à Uni-Vert, une entreprise pas comme les autres qui propage l’idée que les jardins sont des lieux de rencontre avec soi et les autres. Dominique Szulc creuse son sillon en menant des chantiers d’entretien. Bientôt, il embauche et se lance dans la création de jardins à l’adresse des particuliers. Conscient de ses lacunes, l’autodidacte fait son éducation à grand renfort de visites de jardins et de lectures. « Les carnets de croquis de Jacques Simon ont été une vraie bombe cervicale », évoque-t-il. Tout comme les projets signés Bernard Lassus, Michel Desvigne, Gilles Clément ou Jacques Wirtz dont il se délecte. « Ces paysagistes ont nourri ma conviction qu’un jardin n’est pas anodin, qu’il ne se résume pas à des facteurs biologiques et techniques, mais qu’il est la somme de facteurs humains et planétaires. Chaque jardin compte. » Et conte… Comme celui du parc zoologique de Mulhouse, où jouent si bien l’ombre et la lumière, et auquel Dominique Szulc doit de nombreuses émotions paysagères.

Le bonheur dans le partage

Et sa conception du travail dans tout ça ? « Longtemps, j’ai pensé que travailler, c’était faire. Un jour, j’ai compris que, pour bien faire, il faut aussi savoir s’arrêter et réfléchir, donner des coups de crayon pour fixer les idées et prendre le temps de les expliquer à ses collaborateurs. Je commence toujours un chantier en disant à mes gars “je te raconte l’histoire”. C’est une façon de passer le relais. » Et de valoriser le travail de chacun dans cette entreprise où l’entraide, la confiance et la formation sont primordiales. En outre, les employés bénéficient d’une prime d’été, d’une prime de fin d’année et d’un plan d’épargne entreprise… Ce qu’il n’épargne pas, Dominique, c’est son savoir, qu’il aime partager avec ses salariés, mais aussi avec les curieux. Ainsi, pendant dix ans, il a ouvert son jardin personnel au public à la faveur de « rendez-vous au jardin ». Dominique Szulc partage aussi son expérience et sa passion lors d’interventions dans les écoles de paysagistes. « Planter la bonne plante au bon endroit, c’est notre job », résume-t-il. Un bien joli métier ! « Peut être pas le plus vieux, mais le plus beau métier du monde ! » affirme le paysagiste.

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PHOTO - 883114.BR.jpg PHOTO - 883114.BR.jpg (Francois MARECHAL)
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