Le trouble anormal de voisinage englobe aussi l’inaction d’un voisin !

⚠️ HTML Subscription Block Access Rights – IPD Block Test

Construction -

Jusqu’où peut aller la reconnaissance par les juges d’un trouble anormal de voisinage ? Dans un arrêt rendu le 24 avril 2013, la Cour de cassation en retient une conception extensive et considère que le refus d’un propriétaire de réaliser des travaux jugés indispensables et qui sont dans l'intérêt d'un voisin peut constituer un trouble anormal de voisinage.

Réservé aux abonnés

Un terrain, sur lequel est édifiée une maison, est situé au-dessus d’un terrain voisin qui comporte une construction et une ancienne carrière à ciel ouvert. Le terrain situé en aval présente une déclivité importante par rapport à la propriété voisine et a, en raison de pluies importantes, fait l'objet d'un glissement de terrain entraînant des fractures de sol et des fissurations de la maison.

Suite au refus du propriétaire de la maison du dessous d'effectuer les travaux de confortement préconisés par un expert judiciaire et ordonnés en référé, le propriétaire du terrain du dessus l'assigne, sur le fondement du trouble anormal de voisinage, en paiement d'une certaine somme.

La cour d’appel accueille cette demande en paiement aux motifs que la réalisation sur le terrain situé en contrebas du mur de soutènement pour stabiliser la carrière à ciel ouvert était la première étape des travaux à réaliser avant que le propriétaire du terrain situé au-dessus n'entreprenne des travaux sur sa propre propriété car la maison de celui-ci s'effondrerait, en cas de fortes précipitations, si les travaux de confortement n'étaient pas réalisés sur le terrain voisin.

La Haute juridiction confirme la décision des juges du fond et retient qu'en ne procédant pas aux travaux, le propriétaire du terrain situé en contrebas, dont l'attitude était à l'origine de la persistance du risque d'effondrement de la maison du dessus en cas de fortes pluies, causait à celui-ci un trouble anormal de voisinage.

Cour de cassation, 3e ch. civ., 24 avril 2013, Mme Y. c/Mme X., n° 10-28344%%/MEDIA:1036384%%

Abonnés
Analyses de jurisprudence
Toute l’expertise juridique du Moniteur avec plus de 6000 commentaires et 25 ans d’historique
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires